vendredi 23 septembre 2011

Jigyaku no Uta

Mettez du Hiroshi Abe dans votre vie!


Année : 2007
Réalisation, Scénario, etc. : Yukihiko Tsutsumi
Durée : 115 minutes
Pays : Japon
Genre : Comédie dramatique
Adaptation du manga Jigyaku no Uta par Yoshiie Goda  

Avec : Miki Nakatani = Yukie Morita
Hiroshi Abe = Isao Hayama
Toshiyuki Nishida = Ieyasu Morita
Kenichi Endo = Ishihiya
Maki Carousel = Koharu Fukumoto
Tamaki Oka = Yukie Morita adolescente

Le début :

      Depuis toujours, Yukie n'aspire qu'à une seule chose: être heureuse. Cependant, elle semble attirer la malchance. Elle vit avec Isao, un homme qui passe son temps à dépenser le peu d'argent qu'elle peine à gagner. Il prend également un malin plaisir à retourner la table lorsqu'il est contrarié. L'entourage de Yukie lui répète qu'elle ferait mieux de laisser tomber ce bon à rien, mais elle aime sincèrement Isao et veut le garder, car il a tout de même ses bons côtés et il s'est montré gentil envers elle par le passé lorsqu'elle était dans une mauvaise posture...



Mes impressions :

      Je vais vous parler aujourd'hui d'un film que je trouve très bon à tous les niveaux. Pour commencer, la distribution est parfaite: Miki Nakatani (Yukie) est émouvante de douceur, de courage et de sincérité. Elle alterne avec brio le calme olympien et la panique lorsqu'elle croit que son Isao adoré est mort. Ses hurlements vous filent la chair de poule! (Au fait, je ne "spoile" pas, étant donné que cette scène se passe dans les premières minutes...)




     Hiroshi Abe (Isao) est magistral (comme toujours) et incarne ici un personnage assez complexe et antipathique au premier abord... bref, un rôle qui lui va comme un gant. Isao peut se montrer assez détestable mais il a également des moments un peu meilleurs pendant lesquels il fait quelques efforts. Il semble avoir autant la poisse que Yukie. Au début du film, il ne fait rien de ses journées à part dépenser l'argent au pachinko, traîner dans les cafés, mettre la table sur l'envers et distribuer un bourre-pif ou deux de temps en temps. Concernant ce dernier point, il ne s'en prend pas aux innocents, donc tout va bien! Son "capital sympathie" n'est pas très élevé au départ, mais au fil du temps, le spectateur apprend à le découvrir et à l'apprécier un peu plus.




       C'est une histoire simple mais elle est belle et émouvante. Le décor est planté chez les petites gens (une galerie de paumés et de losers qui s'accrochent à la vie tant bien que mal), ce qui change radicalement avec ce que j'ai eu l'habitude de voir jusqu'à présent, c'est-à-dire des acteurs au brushing impeccable, qui ne transpirent jamais et qui sont toujours tirés à quatre épingles. Ici, on crève la dalle et ça se ressent. La scène où Yukie prend le riz dans ses mains comme s'il s'agissait de pièces d'or est particulièrement évocatrice. Le logement de Yukie est très petit et limite insalubre et elle n'a pas de maquillage de star. Isao est un peu crado sur les bords, etc.




     Le film a ses instants émouvants, voire tragiques (cf. la partie relatant la jeunesse de Yukie) mais il n'est pas dénué d'humour. Il s'agit cependant d'un humour un peu caustique: étant donné que les parois du logement sont fins comme du papier à cigarette, la voisine entend tout ce qui se passe chez Yukie et elle note sur un petit tableau le nombre de fois où Isao envoie la table en l'air (entre autres!). Autre exemple de scène humoristique: la malchance d'Isao au pachinko. Il a beau changer de machine, les billes semblent toujours le bouder. Je peux aussi vous parler du patron de Yukie qui n'est pas mal dans son genre: il parle souvent dans le vide. En fait, le personnage fait limite peur. Il a un côté psychopathe qui fait un peu froid dans le dos. La coupe de cheveux d'Isao à l'époque où il a rencontré Yukie est également tout un poème... Même les passages les plus émouvants ont leur touche d'humour.
       La fin donne un peu le tournis... blague à part, elle est vraiment belle. (^^)  
      Les musiques sont de Hiroyuki Sawano. Ce sont de jolis morceaux instrumentaux avec une dominante pour le violon, le piano et l'accordéon (à moins que ça ne soit du bandonéon, j'ai un doute ^^') L'un des morceaux est un peu trop souvent utilisé, c'est l'unique reproche. Enfin, je n'ai aucune idée du nom de l'artiste qui interprète le générique de fin et j'en suis bien désolée. Une dernière chose: attendez la fin du générique, il y a une petite surprise!

En conclusion :

      Mélange subtil et surtout bien dosé de comédie et de tragédie, Jigyaku no Uta se laisse regarder d'une traite. Des protagonistes aux personnages secondaires, tous les acteurs sont bons et nous racontent une jolie bluette. Bref, c'est à découvrir!



IZA, le 23 septembre 2011

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