mercredi 21 août 2013

Les Aristochats

"Un peu d'swing, papa?"


Titre original: The AristoCats
Année : 1970
Réalisation, Scénario, etc. : Wolfgang (Woolie) Reitherman, Larry Clemmons
Durée : 75 minutes
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie
Adaptation de l'histoire originale de Tom Rowe et Tom McGowan

Le début :

       Nous sommes en 1910, dans une maison cossue des beaux quartiers de Paris. Madame de Bonnefamille a convoqué son notaire - Georges Hautecour - afin de régler les formalités de son testament. Elle souhaite léguer sa fortune à ses chats (Duchesse, Marie, Toulouse et Berlioz). Lorsque le dernier chat aura disparu, c'est Edgar - le majordome - qui touchera l'héritage.
            Edgar, qui a espionné sa patronne et qui a entendu une partie de la conversation, projette alors de se débarrasser des chats dans le but de toucher le pactole plus tôt que prévu. Il drogue les chats, les kidnappe et part les perdre dans la campagne au beau milieu de la nuit. Le lendemain matin, Duchesse et ses chatons tentent de regagner Paris. Ils seront aidés par Thomas O'Malley, un chat de gouttière qui passait par là...


Mes impressions :

Sorti en 1970 (et 1 an plus tard en France), Les Aristochats est le 25ème long métrage des studios Disney et le dernier projet initié par Walt Disney. Il ne verra pas le long métrage achevé, étant donné qu'il décèdera 4 ans avant la sortie nationale.
Les Aristochats, c'est pas compliqué: je connais par cœur! Enfin, pas précisément. Je m'explique: quelque part dans les années 80, je suis allée le voir au cinoche en famille, j'étais haute comme trois pommes^^ et j'ai été subjuguée par ce film. Quelqu'un m'a achetée le livre-disque par la suite et à force de le repasser en boucle, fatalement, ma mémoire a imprimé et je connais par cœur les passages du film qui ont été sélectionnés pour ce disque^^. C'est Louis de Funès qui prêtait sa voix au narrateur. J'ai conservé précieusement ce 33 tours:


Ma passion pour cette histoire était telle que j'ai également voulu l'album Panini (il me manque quelques vignettes...). J'ai toujours l'album, mais il est moins bien conservé que le livre-disque. Cela s'explique par le fait que j'ai passé des heures et des heures à dessiner les personnages des vignettes et j'ai tourné les pages de cet album des centaines, voire peut-être des milliers de fois (c'est une passion dévorante, vous dis-je! ^^):


J'ai retrouvé tous ces sympathiques personnages avec une joie immense lorsque le film est sorti pour la première fois en VHS. Je l'ai regardée un nombre incalculable de fois, cette sacrée cassette, sans jamais me lasser.
Il y a quelques semaines de cela, j'ai fait l'acquisition de ce trésor en DVD. J'avais peur d'avoir idéalisé mon souvenir. Finalement, au bout de quelques minutes, le temps de se remettre dans le bain, j'ai retrouvé tous mes passages favoris (quasiment tout le film, quoi!) avec autant de plaisir qu'avant.
Le fanatisme est à ce point tel que je n'ai même pas envisagé une seule seconde de le regarder en V.O, quand bien même j'en ai enfin l'occasion, DVD oblige. C'est la V.F qui m'intéresse et puis c'est tout. Je le regarderai peut-être un jour en anglais, mais rien ne presse ^^.

***

Alors, qu'est-ce qui fait que ce film d'animation soit à mes yeux un incontournable?
Je commencerai par la musique (composée par George Bruns). Il n'y a rien à jeter. C'est beau, c'est léché et ce n'est jamais niais (ce qui n'est pas toujours le cas chez Disney: par exemple, "Ce Rêve Bleu" dans Aladdin a le don de me filer des boutons par plaques!).
Ici, l'ambiance me fait penser aux vieux films, voire aux vieilles comédies musicales. Les chansons sont jolies, accrocheuses et ça commence très fort dès le générique avec "Les Aristochats" interprété par Maurice Chevalier (excusez du peu!), même si je lui préfère "Tout le monde veut devenir un Cat", une chanson qui compte deux passages lents, poétiques, charmants, qui alternent avec une montée en puissance pour finir dans une scène d'anthologie où les musiciens cassent (littéralement!) la baraque à grands coups de Jazz (et le Jazz et moi, c'est une histoire d'amour qui dure depuis toujours). Bref, le film marque beaucoup de points, rien qu'avec ses musiques et ses chants.



Passons aux personnages. Adelaïde de Bonnefamille - une ancienne chanteuse d'opéra - a quatre chats qu'elle aime par-dessus tout, au point de vouloir s'assurer qu'ils ne manqueront de rien si elle venait à disparaître. Il y a tout d'abord la douce et gracieuse Duchesse. Elle élève seule ses petits. Je me suis toujours demandée où était le père, au point que j'en étais traumatisée étant enfant. Je n'aime pas beaucoup Duchesse car elle m'énerve à force d'essayer de choisir entre le luxe et l'amour (Elle est triste et s'inquiète pour "Madame"?... tiens, mon œil!).   



 
Faut-il encore prouver que les filles aiment les bad boys? ^^

Duchesse a trois chatons. Toulouse (Lautrec? ^^) est féru de peinture et rêve de devenir "un vrai chat de gouttière". C'est un petit dur, peu enclin aux câlins... et des trois chatons, c'est celui que je préfère.


Berlioz, c'est le musicien de la famille (avec un tel patronyme, rien d'étonnant!). Il est un peu boudeur et il se chamaille tout le temps avec sa sœur.


Marie (Antoinette?) est très coquette, très fleur bleue et elle a une propension à chuter dans les pires moments! Elle a un beau filet de voix qu'elle entretient régulièrement en poussant la chansonnette.


Mais ce n'est pas à la famille féline de Bonnefamille que je me suis le plus attachée. Les autres personnages sont tous plus savoureux les uns que les autres, à commencer par ces deux nigauds de Napoléon (un vieux cabot efflanqué à l'oreille redoutable et aux airs de chef) et Lafayette (un basset artésien tout dodu qui se marche tout le temps sur les oreilles, le pauvre! ^^). Ils mènent la vie dure à ce bandit d'Edgar qui le vaut bien!




Vous noterez que sur la photo ci-dessus, Edgar a été doublé par Jean-Claude Van Damme.
Parmi les autres personnages notoires, il faut bien sûr compter sur Thomas O'Malley, un chat séducteur, courageux, qui en a vu d'autres mais qui va tout de même en baver pour aider Duchesse et ses rejetons.


Il a une bande d'amis "mordus" de Jazz qui vont faire vivre une nuit de folie à nos compagnons. Accessoirement, ils sont là aussi dans les moments difficiles!


J'aime beaucoup Roquefort - la petite souris gourmande, courageuse, qui prend de gros risques pour aider ses amis et dont les efforts se soldent souvent par des échecs. La voix française est assurée par l'immense Roger Carel (il fait aussi la voix de Lafayette). Pourquoi voudriez-vous que j'écoute la V.O un jour? ^^


Même les personnages qui apparaissent de manière sporadique comme la jument Frou-Frou ou les oies jumelles Amélia et Amélie Jacasse, sans parler de leur inénarrable oncle Waldo sont drôles et consistants.
Autre qualité de ce film: son esthétisme. Les monuments de Paris (magnifiques la nuit), la campagne et surtout les toits de Paris sont merveilleusement mis en valeur. J'ai fait plein de captures d'écran, rien que pour les toits, avec la Lune et la Tour Eiffel en arrière-plan. Franchement:


Les paysages sont sublimés par la musique à grand renfort d'accordéon (so French!).
Quant à l'animation, c'est du tonnerre. Si en 2013 le trait peut paraître... comment dire... vieux, l'animation est impeccable. Les chats se meuvent bien de manière féline et gracieuse, les oies se dandinent d'une manière plus vraie que nature, Lafayette est pataud, etc. mais tous ces animaux ont un côté humain, ils sont très expressifs et c'est ce qui me plaît dans les films d'animation (réussis) et cela va de pair avec la lecture à deux niveaux de l'histoire.
En parlant de lecture à deux niveaux, j'ai constaté avec l'âge et l'expérience que la Duchesse, ben c'était une fieffée allumeuse. Vrai de vrai. Elle allume tout le monde en jouant des prunelles... et à ce propos, la p'tite Marie, elle promet... elle a de qui tenir! ^^

Autre exemple amusant: O'Malley étant un chat de gouttière, il porte plusieurs prénoms originaires de différents coins d'Europe. Visez-moi ce blase: Walter Giuseppe Désiré Thomas O'Malley... et il y a plein d'autres choses que l'on ne comprend pas lorsque l'on est tout petiot, mais qui sont à mourir de rire plusieurs années plus tard.
L'intrigue est nickel. C'est rythmé et je ne note aucune baisse de rythme, pas une seconde d'ennui. On rit beaucoup, on tremble pour Roquefort dans les quartiers sombres de Paris, on frissonne d'angoisse, de plaisir et d'impatience en se demandant quand la grande bagarre éclatera entre Edgar et les chiens... et c'est désolé que l'on quitte tout ce petit monde après un final en musique, dans le salon de Madame de Bonnefamille dans une ambiance survoltée.
Enfin, j'adore les mémorables répliques et je n'en retiens ci-après que quelques-unes:

"Je ne suis plus aussi fringuant qu'à 80 ans." Georges Hautecour

"Fichez le camp, je vais nager où j'ai patte!" O'Malley

"C'est la guerre, Napoléon! On ne peut pas toujours gagner." Lafayette

Des bonus sont inclus alors je vais en parler très brièvement. Il y a du bon et du moins bon. Disons qu'il y a peu de choses en lien direct avec le film. Le moins bon, c'est ce jeu complètement moche et bête où l'on vous demande de vous occuper d'un chat. Même un enfant de 3 ans trouverait ça nul. Le meilleur, c'est cet entretien avec les frères Sherman (à qui l'on doit presque toutes les chansons du film) qui commentent une chanson inédite. Je note parmi les choses les plus intéressantes ce petit film amusant qui raconte l'histoire du chat à travers les âges et présenté par Walt Disney. J'aurais été comblée si j'avais eu davantage de documentaires parlant du film proprement dit, mais bon...

En conclusion :

Nous voilà arrivés au terme de cet article. Les Aristochats étant mon Disney favori, il me paraissait normal d'en toucher deux mots ici. Au fait, le vôtre, c'est lequel?
Je pense que je suis fan des œuvres de Woolie Reitherman, puisqu'il a également réalisé d'autres films que j'aime presque autant que Les Aristochats, à savoir (et par ordre de préférence): Les 101 Dalmatiens, Le Livre de la Jungle (que je connais également par cœur, merci le livre-disque!) et Rox et Rouky. Je compte également les acheter un de ces jours en DVD... les longues soirées d'hiver me feront retourner en enfance, si tant est que je l'aie quittée un jour, allez savoir! ;)
Maintenant que tout cela m'a rendue bien nostalgique, je m'en vais pleurer sur le temps qui passe... à bientôt! *Bouh hou hou houuuu*










IZA, le 21 août 2013