samedi 2 juillet 2016

The Breakfast Club

Non mais… pour qui vous prenez-vous ?


Année : 1985
Réalisation, Scénario, etc. : John Hughes
Musiques : Keith Forsey
Générique : « Don't You (Forget About Me) », Simple Minds
Durée : 97 minutes
Pays : USA
Genre : Comédie dramatique

Avec : Emilio Estevez = Andrew « Andy » Clark
Anthony Michael Hall = Brian Ralph Johnson
Judd Nelson = John Bender
Molly Ringwald = Claire Standish
Ally Sheedy = Allison Reynolds
Paul Gleason = Richard Vernon

Le début :

Mars 1984. Nous sommes à la bibliothèque du lycée Shermer un samedi de bon matin, c'est donc le jour des colles ! Cinq élèves sont en retenue sous la surveillance – pas très étroite – du professeur Vernon qui leur demande de rédiger une dissertation de 1 000 mots à rendre à la fin de la journée et ayant pour sujet : « Who do you think you are ? ». Bonne question…



Mes impressions :

Je vais commencer par me la raconter : les heures de colle, connais pas ! Et vous, vous êtes-vous déjà retrouvés en retenue ? (^^)
Bien, bien, bien… la raison principale pour laquelle j'ai eu envie de me pencher sur ce film, c'est la BO, pensez donc : « Don't you (forget about me) » de Simple Minds, le genre de générique qui ne me lasse pas lorsqu'il tourne en boucle dans ma petite tête (^^).
Il y a une autre raison : je ne sais pas si The Breakfast Club peut être considéré comme un film culte (après avoir un peu farfouillé sur le Net en quête d'infos, c'est en tout cas le statut que certains sites lui donnent), mais comme je ne l'avais jamais vu et que je le connaissais de nom, j'ai pensé qu'il fallait essayer de combler un peu mes lacunes en culture cinématographique, et croyez-moi : y'a du boulot !
Accessoirement, cela me donnait également une bonne occasion de voir un film en anglais sans les sous-titres : 'faut varier les plaisirs ! (^^)

***

Le postulat de départ est intéressant : « Who do you think you are ? » peut être compris de deux manières différentes. Une traduction possible est : « Pour qui vous prenez-vous ? », invitant ainsi les collés du jour à réfléchir à la raison pour laquelle ils ont été punis. Et puis, dans une veine davantage « philosophico-psychologique », ils sont également appelés à réfléchir sur leur identité, leur personnalité, à cette époque de leur vie où – justement – ils se cherchent. Je ne vous dirai pas si les gosses répondent à l'une de ces questions (ou les deux) à la fin du film !
Les personnages sont des stéréotypes. Nous avons : l'intello (Brian), le sportif (Andy), la fille populaire (Claire), le voyou (John) et l'asociale (Allison). Les voici, rien que pour vous :

Brian Ralph Johnson (Anthony Michael Hall)

Andrew « Andy » Clark (Emilio Estevez)

Claire Standish (Molly Ringwald)

John Bender (Judd Nelson)

Allison Reynolds (Ally Sheedy)

Apparemment, ils sont différents, mais ils ont déjà quelque chose en commun : le fait d'être collés tous les cinq et de devoir passer plusieurs heures ensemble et plancher sur une même question.
La relation qu'ils vont tisser tous ensemble va passer par plusieurs phases. Ils vont d'abord exprimer leur mécontentement, leur incompréhension vis-à-vis de la punition. Ensuite, des petits conflits vont apparaître car il y a quelques fortes personnalités. Et, peu à peu, les protagonistes vont faire connaissance, s'ouvrir les uns aux autres, s'apprivoiser entre deux prises de bec, etc.
C'est un schéma on ne peut plus classique, un énième film d'ados pourrait-on dire, avec la bonne vieille rengaine : ma vie est nuuuulle, mes parents sont nuuuuls, le lycée, c'est nuuuul, mais il présente heureusement un grand intérêt du point de vue scénaristique. Les personnages ont de la répartie, les répliques sont généralement courtes, sans équivoque, parfois brutes de fonderie, ce qui donne un très bon rythme au film. Par exemple, voici un florilège de petites phrases assassines, courtes, directes et ma foi, plutôt drôles dans le contexte :


Un autre petit exemple de réplique délicieusement fleurie : « That's what I thought … You're a gutless turd ». Bon appétit !
Dans la mesure où quasiment toutes les scènes ont lieu au lycée et plus particulièrement dans la bibliothèque, j'avais peur d'assister à un huis-clos ennuyeux avec peu de dialogues. En définitive, il n'en est rien ! Je pense d'ailleurs que c'est pour cela que The Breakfast Club est considéré comme film culte : c'est pour son grand nombre de répliques mémorables.
Au début, j'ai un peu déploré le fait que les personnages soient stéréotypés. En revanche, les rapports de force qui se mettent en place rattrapent la mayonnaise. En particulier, les pugilats verbaux qui opposent le professeur Vernon à John (et qui vont coûter à John deux mois supplémentaires de colle :D) sont d'anthologie.
Le professeur Vernon (Paul Gleason) est une curiosité en soi, un personnage très drôle malgré lui car il se fait suer autant que les gamins. Il ne tient pas en place, arpente les couloirs, essaie de s'occuper, etc. C'est un peu comme s'il était puni lui aussi ! Bon, c'est vrai aussi qu'il est payé pour faire ça, mais quand même : ça ne doit pas être drôle de surveiller une colle, surtout avec une tête de pioche comme John !:D Notez que Richard Vernon est lui aussi en proie à un peu de vague à l'âme. Ce n'est pas uniquement valable pour les ados.



The Breakfast Club est plaisant à suivre également parce que c'est parfois un film très drôle, grâce aux attitudes des personnages et aussi par le biais du comique de situation.

Par exemple, j'aime ce moment où Andy déballe sa « petite » collation de midi sous le regard perplexe (et un peu écœuré aussi) de Claire et John. Andy s'en fiche, il pense juste qu'il va bientôt faire bonne chère :


Cette journée ne sera de repos pour personne et les gamins donnent des éléments de réponse à la question initiale pendant tout le film. Encore une fois : rien de bien révolutionnaire, mais on a quand même envie de voir le film jusqu'au bout.
Une autre question, peut-être plus importante que celle posée par le professeur Vernon, émerge : serons-nous les mêmes lundi matin après nous être confiés les uns aux autres et après avoir partagé et vécu ce que nous avons vécu ensemble aujourd’hui ?
Pour ce qui est des musiques, j'en ai déjà parlé en début d'article, mais sachez également que les autres titres entendus tout au long du film sont : « Waiting » (Elizabeth Daily), « Fire in the twilight » (Wang Chung), « We are not alone » (Karla DeVito), « Heart too hot to hold » (Jesse Johnson & Stephanie Spruill) et « Didn't I tell you » (Laurie Forsey).


En conclusion :

Ma peur de l'ennui s'est vite effacée, The Breakfast Club n'est pas du tout ennuyeux à suivre, c'est même un très bon film. Le thème principal est sans grande originalité, mais cela est largement compensé par un bon scénario et un bon mélange de comédie et de situations tendues.









IZA, le 2 juillet 2016