mercredi 27 juin 2012

Teppan Shoujo Akane!!


A taaaable!!



Année : 2006
Réalisation, Scénario, etc. : Tomoko Matsuda, Mizuki Ogawa, Kenjiro Kuranuki, Kentaro Takemura, Masaya Morishima
Durée : 9 épisodes de 46 minutes (en moyenne)
Pays : Japon
Genre : Comédie dramatique

Avec : Maki Horikita = Akane Kagura / "Micro-Chan"
Takashi Tsukamoto = Shinta Ichijo
Takanori Jinnai = Ginzo Kurogane
Nana Katase = Elena Saigoji

Adaptation du manga Teppan Shoujo Akane!! de Takao Aoki et Hitoshi Ariga

Le début :

  A seulement 17 ans, Akane a quitté l'école et gère seule le petit restaurant de teppanyaki de ses parents. Sa mère est décédée deux ans auparavant et son père - Tetsuma, qui a la réputation d'être LE meilleur cuisinier de teppanyaki du Japon - a disparu de la circulation du jour au lendemain sans donner aucune explication. Akane nourrit l'espoir de retrouver son père et décide de partir à sa recherche à travers le Japon à bord d'un vieux van (baptisé le "Tetsuwagon") et armée de ses plaques de fer...
           
Mes impressions :

  Teppan Shoujo Akane!! fait la part belle à la cuisine. Ne regardez pas ce drama (si vous le regardez...) en ayant un petit creux, vous ne vous en remettrez pas: les gros plans sur les plats en préparation sont légion, on entend le crépitement de la cuisson et l'on en a l'eau à la bouche. C'est quasiment de la torture. Laissez-moi traverser cet écran pour aller casser la croûte, bon sang! (^^)  
  Le début laisse un peu perplexe car le spectateur se pose une foule de questions: pourquoi le père d'Akane a-t-il disparu? Va-t-on finir par le voir ou bien est-il l'Arlésienne? A-t-il fait des choses répréhensibles? Aurais-je apprécié davantage le drama si Akane avait été incarnée par une actrice autre que Maki Horikita?
  La p'tite Akane a suffisamment de cran pour installer son stand devant un luxueux restaurant français et clamer à qui veut bien l'entendre que rien ne vaut sa bonne cuisine! Cocasse, non? Du cran, il va lui en falloir, car elle n'a pas la tâche facile: non seulement il lui faut gérer seule les affaires familiales, mais en plus le restaurant est menacé de fermeture car son père l'avait hypothéqué - chose qu'elle ne savait pas - et elle est fortement endettée. Elle est confrontée à un challenge dès le premier épisode: sauver le restaurant. Eléna, une riche héritière, recherche également le père d'Akane car elle ambitionne d'ouvrir un vaste parc de dégustation composé de plusieurs restaurants et elle veut que Tetsuma soit à la tête de l'un d'eux. Comme elle ne sait pas non plus où il se cache, elle met des bâtons dans les roues d'Akane - par plaisir ou pour le simple fait de passer ses nerfs - et lui lance une série de défis: dans le premier épisode, Akane ne dispose que d'une semaine pour faire un futatama qui soit au moins aussi bon que ceux que cuisinait son père. Si elle échoue, elle pourra dire adieu à son restaurant. Les deux jeunes femmes ne vont cesser de se croiser "comme par hasard" dans chaque épisode. Eléna est une impitoyable businesswoman qui veut conquérir le pays en implantant des restaurants un peu partout, en imposant le culte de la minceur dans les écoles par le biais de l'un de ses régimes, etc. Elle semble avoir un cœur de pierre et est prête à se débarrasser de tous ceux qui sont susceptibles de se mettre en travers de son chemin.



  Akane peut néanmoins compter sur le soutien de Ginzo, un ami de son père qui lui fait cadeau de la plaque de cuisson qu'utilisait celui-ci et qui porte le nom d' "Ittetsu". Ginzo est un incorrigible gourmand, ce qui l'amère parfois à mettre Akane dans des situations délicates. C'est un personnage assez difficile à cerner car il est ambivalent. Tout d'abord, il est présenté comme étant le stalker de la mère d'Akane o_0 et puis, il semble passer sa vie à arnaquer les gens. Un jour, il est voyant, le lendemain bonimenteur. Bref, vous voyez le genre... Cependant, il aide Akane dans sa quête et veille sur elle. A l'instar d'Eléna, il croise le chemin d'Akane dans chaque épisode.



  Akane peut également s'appuyer sur Shinta, un ami d'enfance qu'elle a retrouvé par hasard quelques jours auparavant et qui est un amateur éclairé de teppanyaki et de cuisine en général. Une remarque au passage: je ne sais pas ce qu'il a fait aux gens qui géraient les fringues, mais le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils ne lui ont pas fait de cadeau sur ce coup-là! C'est... spécial, on va dire. Ce qui console un peu, c'est le fait qu'il porte les lunettes aussi bien que les fossettes   =-o Il a un cœur d'artichaut... ce que n'apprécie pas vraiment Akane qui est secrètement éprise de lui.




  Je ne vais pas tourner autour du pot: ce drama ne me laissera pas un souvenir impérissable, loin s'en faut. Je me suis même sérieusement posée la question de savoir si j'allais aller au-delà du premier épisode. Je me suis lancée dans ce drama un peu à l'aveuglette, parce que je n'avais pas vu beaucoup de critiques le concernant. Tout avait pourtant bien commencé: au bout de quelques minutes, qui vois-je sur mon écran? Takashi Tsukamoto himself! Je ne savais pas qu'il avait un rôle, il n'est pas sur l'affiche! Ce fut une agréable surprise. J'ai vite déchanté, parce que globalement, Teppan Shoujo Akane!! n'est pas une réussite.

*Alors, qu'est-ce qui cloche?*

  Tout d'abord, on s'ennuie pas mal. Il y a des longueurs, des scènes pas vraiment utiles, d'autres qui ont pour vocation de faire rire mais franchement le cœur n'y est pas. Ce qui est plus gênant encore, c'est que l'on ne voit pas bien le lien entre les aventures d'Akane et la recherche de son père. Il y a bien ces colis mystérieux envoyés par le paternel à la fin de chaque épisode et qui donnent à Akane un indice sur l'endroit où elle doit se rendre dans l'épisode suivant, mais une fois sur place et une fois que l'intrigue de l'épisode a été démêlée... ben on n'en sait pas plus sur ce qui est arrivé à Tetsuma. Comment dire... on se sent un peu arnaqué et puis ça casse pas mal l'ambiance. Il y a aussi une grosse incohérence: qui tient le restaurant pendant qu'Akane sillonne les routes du Japon?!
  Ensuite, l'héroïne manque de charisme, mais c'est une chose que je reproche d'une manière générale à l'actrice. Il y a un truc qui m'énerve chez elle, mais je ne sais pas bien ce que c'est: peut-être est-ce le fait que son jeu ne soit pas très varié, ou alors le fait qu'elle joue vraiment mal à plusieurs reprises, je ne sais pas, mais j'ai toujours eu du mal à apprécier Maki Horikita. La seule chose qu'elle a pour elle, c'est qu'elle ne parle pas avec cette voix qui part dans les aigus et qui a le don de m'énerver au plus haut point. (Seule Wakana Sakai peut faire cette voix de p***sse sans que ça ne m'irrite, mais bon... n'est pas Wakana Sakai qui veut!). La voix de notre héroïne reste donc normale. Ouf et merci! Bon et puis, elle n'est pas moche, il faut aussi le reconnaître. Elle a un joli sourire.



  Autre point négatif: les ficelles s'avèrent parfois très grosses. Tenez, dans le premier épisode: on voit venir gros comme une montagne le fait que la jarre remplie de sauce va finir par terre et que c'est fait à dessein pour qu'Akane s'affranchisse un peu.
  Le schéma est répétitif au possible. Je supporte plutôt bien cela en général, mais uniquement lorsque le scénario est bien construit, qu'il y a quelques rebondissements, bref: lorsque c'est bien fichu. Ici, c'est un peu barbant... un peu, beaucoup même. Si le but de la manœuvre était de donner un effet comique, c'est un peu foiré en ce qui me concerne. Il y a bien un fil conducteur mais en gros, on peut regarder le premier épisode et passer directement à l'épisode sept - entre les deux, il se passe toujours la même chose... c'est-à-dire pas grand chose - où un rebondissement relance un peu la machine. On peut voir ce twist arriver quelques instants avant qu'il n'ait effectivement lieu. A partir des épisodes 7 et 8, l'intrigue est un peu plus excitante à suivre, mais la fin est un peu convenue et fait très "bienvenue chez les Bisounours".

*Y'a quelques trucs de bien, quand même?*

  Attendez... je réfléchis. Bon, l'atout majeur de ce drama, c'est quand même tout cet étalage de mets qui vous mettent l'eau à la bouche. C'est indéniable. Le périple d'Akane est l'occasion de découvrir les spécialités culinaires de diverses régions du Japon. C'est un sujet que je trouve intéressant. Les Japonais ont un don en ce qui concerne le fait de parler de nourriture et de la mettre en valeur.
  Autre aspect intéressant, le drama prend des airs de road-movie. On découvre de beaux paysages et ma foi, ça change un peu de Tokyo, on prend un bon bol d'air et c'est rafraîchissant.



  

  Il y a quelques moments intensément déjantés (et je suis toujours preneuse!). Eléna, la rivale de "Micro-Chan", est une pauvre petite fille riche avec des caprices assez cocasses et à la mesure de sa... démesure, on va dire: la fête qu'elle organise à l'occasion de ses 20 ans est un pur moment de comédie. Le personnage est tellement ridicule qu'il n'arrive même pas à énerver. Eléna est plus à plaindre qu'autre chose. Nana Katase est plutôt convaincante dans ce rôle, on aime la détester (^^). Contre toute attente, le personnage qu'elle incarne fait partie de ceux que je préfère dans ce drama.
  J'ai apprécié l'épisode 6, mais c'est très subjectif: j'y ai décelé des clins d'œil à Trick: le décor de cet épisode, certains bruitages au tout début et surtout le mec qui se cogne dans la petite maison de montagne parce qu'il est trop grand - à l'instar du grand Hiroshi Abe qui campe donc le personnage principal de Trick.
  Les musiques sont plutôt jolies, quoique banales. Je pense que j'aurai tout oublié dans une semaine. L'ending est une chanson de Orange Range: "Sayonara".

En conclusion :
           
  Si vous en avez un peu marre de voir Tokyo en toile de fond dans vos dramas et si vous aimez voir des plats appétissants défiler sur vos écrans ou encore si vous aimez les acteurs qui incarnent les protagonistes, vous pourrez peut-être apprécier Teppan Shoujo Akane!! en le prenant toutefois au second degré. Si aucune de ces conditions ne vous inspire, je doute que ce drama vous laisse un souvenir impérissable. J'irai même jusqu'à vous le déconseiller. Disons qu'il y a pire... mais il y a surtout mieux à voir.






IZA, le 27 juin 2012