jeudi 30 janvier 2020

Kitsutsuki to Ame

Après la pluie...



Titre original: キツツキと雨
Année: 2011

Réalisation, Scénario, etc. : Shuichi Okita, Fumio Moriya
Musiques: ?
Durée: 128 minutes
Pays: Japon

Genre: Comédie dramatique

Avec: Shun Oguri = Koichi Tanabe
Koji Yakusho = Katsuhiko Kishi
Kengo Kora = Koichi Kishi
Asami Usuda = Tamae Asou
Kanji Furutachi = Torii
Daisuke Kuroda = Shibata
Kyusaku Shimada = Shinoda
Mais également: Masato Ibu = Ishimaru,
Tsutomu Yamazaki = Keijiro Haba, etc.
 
Le début:


Katsuhiko (Koji Yakusho) est bûcheron et travaille très dur chaque jour. Cela va bientôt faire trois ans qu'il est veuf. Il fait tout son possible pour que la vie continue vaille que vaille, mais il est en conflit avec son fils Koichi (Kengo Kora) qui se soucie fort peu de son père et vit tranquillement à ses crochets. L'ambiance devient de plus en plus pesante dans ce foyer.
Un jour, suite à une pluie torrentielle, il aide une équipe de tournage installée provisoirement dans le coin à sortir l'un de leurs camions de la boue. Il va croiser leur route à plusieurs reprises et, de fil en aiguille, il va se retrouver impliqué dans le film de zombies qu'ils sont en train de tourner dans les environs, avec le réalisateur débutant Koichi (Shun Oguri) aux manettes...


Mes impressions:


Autant je ne suis PAS DU TOUT friande de films d'horreur et autres joyeusetés du genre, autant j'ai toujours été curieuse de voir les coulisses de tels tournages, les effets spéciaux, le maquillage. M'est avis que ça doit être particulièrement intéressant à voir et que tous ceux présents sur le plateau doivent bien se marrer par moments.
Je savais que ce film n'avait pas exactement vocation à répondre à toutes mes questions, mais je me suis dit que l'on pourrait potentiellement apprendre des choses intéressantes et puis surtout, il y avait deux arguments de poids pour me lancer: le fait que ça ne soit pas un film d'horreur et la présence de Shun Oguri dans la distribution - qui pouvait apporter un pourcentage élevé de coolitude à l’œuvre.
Accessoirement, j'avais également repéré dans la distribution des noms de seconds couteaux très connus et que j'adore: Masato Ibu et Tsutomu Yamazaki.
Ce film ne date pas d'hier, mais vous savez bien qu'en arrivant sur Iza-ware, c'est un peu comme si vous entriez dans un cimetière d'éléphants, hein...
Ah... et comme nous sommes au mois de janvier pour quelques heures encore, et que cet article est mon premier article de 2020, permettez-moi de réitérer mes vœux de santé de fer pour cette nouvelle année, ainsi que de belles découvertes dramatesques. C'est ça, l'essentiel! 


***

C'est l'histoire d'une rencontre. Deux hommes, que presque tout oppose en apparence, qui ne vont pas très bien au moment de cette rencontre et qui vont finir par se côtoyer par la force des choses, s'apprivoiser et, le temps faisant son oeuvre, commencer à changer, grandir et appréhender la vie d'une autre manière. Le fait que le fils de Katsuhiko et le réalisateur portent le même prénom n'est peut-être pas une coïncidence, étant donné qu'une relation très spéciale de type père-fils va se nouer entre Koichi (le réalisateur) et le bûcheron. C'est une histoire simple, mais à laquelle on s'attache, justement parce qu'elle est simple et bien réalisée.


On se prend très vite d'affection pour ce bûcheron pour plusieurs raisons. Il est attendrissant. Ses airs de dur à cuire ne sont bien entendu qu'une façade. Il est sensible, il a gardé les pantoufles de son épouse et les utilise dans la cuisine lorsqu'il prépare le repas, malgré le fait qu'elles soient trop petites (forcément!). Ces petits détails rendent le personnage vraiment convaincant, humain, attachant. Et puis, on sent qu'il a besoin de changement, qu'il étouffe dans cette petite vie trop routinière, où il fait les gestes quotidiens presque comme une machine, sans âme et parce qu'il faut bien le faire. L'étincelle dans son regard fait plaisir à voir lorsqu'il est invité à venir regarder les rushes originaux du film de zombies. Bien sûr, il commence par dire qu'il ne pourra pas venir, mais le spectateur se doute bien que c'est pour la forme: devinez qui vient s'asseoir quand même dans le fond de la salle, discrètement, comme s'il était une petite souris?


Koichi est quant à lui tout aussi attachant. Taiseux, timide, peu sûr de lui, cette rencontre lui sera tout autant bénéfique. Très vite, on sent que quelque chose ne tourne pas rond lors de ce tournage, on se sent parfois mal à l'aise et on a de la peine pour ce jeune réalisateur. Cette oeuvre est l'occasion de (re)découvrir le talentueux Shun Oguri, un acteur caméléon s'il en est: il peut tout jouer, un homme d'affaires, une spatule en bois, une roue de bagnole, un congélateur, et bien d'autres choses encore.


Il s'agit d'un film d'ambiance, avec tout ce que cela implique, mais je ne déplore que quelques rares longueurs. L'évolution des protagonistes est progressive et l'on ressent toutes les étapes de la transformation de ces deux chrysalides. Katsuhiko accepte d'aider au début juste "pour voir", mais il finit par se prendre au jeu et à prendre ce jeu très au sérieux et cela donne par conséquent une dimension comique au film, ce qui est fort appréciable. 

En conclusion:

Indémodable et universelle thématique que celle des rapports humains! On pense que l'on a tout vu, tout entendu à ce propos mais pour autant, Kitsutsuki to Ame est ce genre de film qui peut encore étonner et émerveiller le public.
Cela va sans dire, je vous le recommande!





IZA, le 30 janvier 2020