vendredi 2 juin 2017

Depeche Mode à Lille

Depeche Mode à Lille

29 mai 2017


Salle : Stade Pierre Mauroy, Lille (France)

Introduction :

Depeche Mode et moi, c’est une longue histoire, ça remonte au lycée. A l’époque, mes camarades de classe étaient folles de Dave Gahan (le chanteur) et de Martin Gore (principalement à la guitare, mais qui fait les chœurs et qui pousse aussi la chansonnette sur les balades et les chansons planantes).
Cet engouement des lycéennes de mon bahut était à un point tel que j’ai commencé à saturer. Certaines furieuses se prenaient même la tête à essayer de déterminer qui, entre Dave et Martin, était le meilleur des deux. Par contre, elles se fichaient complètement d’Andy Fletcher, les vilaines. Pourtant, s’il n’avait pas été là, il aurait quand même manqué un p’tit quelque chose, non ? Bref, passons.
J’appréciais le groupe simplement pour la musique et les paroles et à l’époque, il ne fallait même pas me demander le nom des gars, je m’en fichais un peu, j’aimais juste leur musique et leurs voix. Et puis c’était à peu près tout.
Le temps a passé, j’ai depuis découvert d’autres univers musicaux, etc., et puis, un beau jour, Christian-le-retrogamer-occasionnel a ressorti le fameux 101 et là, ma passion musicale pour Depeche Mode a repris furieusement et c’était encore meilleur parce que j’avais l’impression de les redécouvrir… et puis, il n’y avait plus la meute de lycéennes hystériques XD !
Je me suis remise à suivre leur actualité, à écouter et aimer leurs albums plus récents et, ô joie, j’ai appris à l’automne 2016 qu’ils allaient sortir un nouvel album (Spirit) en mars 2017 et qu’une tournée allait suivre ! Il fallait que j’en sois, nom d’un petit bonhomme !
L’album est bon, j’ai tout de suite aimé les titres Where’s the revolution, Going backwards, So much love et Cover me. Le groupe a d’ailleurs interprété ces titres l’autre soir à Lille.

Le lieu :

Le stade Pierre Mauroy, à Villeneuve d’Ascq, c’est-à-dire à un pet de mouche de Lille. C’est un stade relativement récent, je n’y avais jamais mis les pieds auparavant.


Tout autour et à l’intérieur, il y a largement de quoi se restaurer (c’est important!) et j’ai bien apprécié également la disposition des gradins, bien en pente, qui permettent de voir même si vous avez un grand baraqué devant vous ! J’ai eu l’occasion d’aller dans des salles où ce n’était pas le cas et j’appréhendais un peu. Je ne suis pas petite, mais j’ai le chic pour me retrouver avec un grand, voire un très grand bonhomme devant moi ! Je suis une poissarde.


Le décor et le concert :

La première partie commence pile à l’heure. Le groupe The Horrors investit la scène pour une heure. Leur musique est sympa. Je ne connaissais pas ce groupe.
21H pétantes : les premières notes d’un synthé retentissent, mais c’est une feinte. Il est remplacé par le début de Revolution des Beatles. Clin d’œil aux aînés ? XD ... et surtout référence à Where’s the revolution et puis, ça y est, ça démarre vraiment, avec Going backwards. Et là, lorsque Dave entre sur scène j’ai l’impression que mes lycéennes se sont toutes données rendez-vous, avec leurs copines (et leurs mecs), au stade ! Je vois une mère de famille pas très loin de moi bien rangée en apparence qui, sans crier gare, se met à pousser des cris d’orfraie (enfin… c’est ce que ça m’inspire). Facile à comprendre, tout compte fait : il a un charisme comme on en voit rarement et il ne s’économise pas, il est toujours en mouvement, il joue avec le public, il danse, si bien que vous vous dites : mais Dave, il est à plusieurs sur scène, non ?
J’ai lu à plusieurs reprises qu’un concert de « Déhème », c’était particulier. Au début, je me disais que ce n’étaient que des paroles de fans et qu’il fallait prendre du recul… ben croyez-moi, c’est vrai ! Il y a une p***** d’ambiance, il se passe vraiment quelque chose que je n’arrive pas à expliquer et que je n’ai jamais vécu auparavant lors de concerts. En tout cas, c’est à vivre. Cette ambiance de fête a d’ailleurs commencé aux abords du stade, quelques heures avant le concert. Nous avons vu une fan venue de Belgique, tatouée 100 % Depeche Mode, qui se promenait autour du stade avec une cape de roi et une couronne sur la tête, exactement comme dans le clip « Enjoy the silence ». J’ai appris plus tard une chose hallucinante : elle serait allée les voir en concert 65 fois! (Des fois, les fans font peur…)
Musicalement parlant, les morceaux que j’ai l’habitude d’entendre sont comme transformés, sublimés sur scène, c’est comme s’ils étaient réinventés. On redécouvre des vieux morceaux à la sauce 2017 et c’est le pied ! ZE BIG PANARD. Ils jouent et chantent juste, à peine si leurs voix ont changé, c’est un truc de ouf.
Ils ont tout enchaîné sans entracte, mais j’ai trouvé qu’il y avait quand même deux parties assez distinctes : la première où des morceaux récents et très récents ont permis de chauffer la salle (si tant est que cela fut nécessaire, cf. plus haut!) et une seconde où ils ont interprété des morceaux plus anciens avec, tout le long, un bon équilibre entre des titres qui bougent bien (Barrel of a gun, I feel you, Wrong, Personal Jesus - ma préférée, toutes époques confondues, imaginez mon état quand j’ai reconnu les premières mesures - Everything counts, Never let me down again, So much love et j’en passe !) et d’autres plus lents, histoire de se remettre de nos émotions (Somebody, Home - où j’ai même un peu chialé comme une grosse débile au début et je ne sais même pas pourquoi, j’étais tout sauf triste… émotion quand tu nous tiens ! - A question of lust, In your room, etc.). Le spectacle a duré deux heures, rappel y compris. C’était parfait.
Question décor, ils n’ont pas lésiné et ils ont bien fait leurs devoirs : des jeux de lumière à profusion, des séquences filmées sur écran géant calées impeccablement avec la musique. Pendant le rappel, ils ont rendu un bel hommage à David Bowie en interprétant Heroes. Là aussi, c’était parfait.


Conclusion :

Christian-le-retrogamer-occasionnel a eu une réflexion amusante entre deux chansons : « On se croirait à la messe ». Et c’est vrai : on se levait et on s’asseyait en bloc par intermittence en écoutant cette drôle de « (Black) celebration »… jusqu’au moment où plus personne ne s’est assis, parce que ce n’était plus possible : Dave, Martin et les autres avaient mis le feu au stade.
Assurément, une expérience à revivre ! Et je pense que les ex-lycéennes seraient de mon avis ;)
Des fans ont mis des vidéos du concert sur « Tutube ». Certaines valent le coup d’œil.


 IZA, le 2 juin 2017