mercredi 24 février 2016

Goen Hunter

Amour toujours...


Titre original: ご縁ハンター
Année : 2013
Réalisation, Scénario, etc. : Noriko Goto, Tomochika Kasaura, Yuki Nakashima
Durée : 3 épisodes de 58 minutes (en moyenne)
Pays : Japon
Genre : Comédie dramatique

Avec : Alisa Mizuki = Rika Hasumi
MATSU = Eikichi Sakamoto
Nene Otsuka = Etsuko Kiyota
Ayako Imoto = Chiho Inoue
Yoko Asaji = Tomoko Hasumi
Yasufumi Terawaki = Musubu
Kenji Mizuhashi = Shinji

Le début :

Rika a toujours fait passer sa carrière avant sa vie affective. Aujourd'hui, elle a 37 ans, elle est célibataire et elle le supporte de moins en moins : elle a l'impression de stagner et il lui manque un mari et des enfants pour avoir le sentiment d'être une femme accomplie. Elle se laisse convaincre par une amie d'assister à un speed-dating, mais l'expérience n'est pas du tout concluante.
Parallèlement à cela, la mère de Rika – qui est veuve – annonce qu'elle a rencontré un homme sur un site de rencontre et qu'ils projettent de se marier. Sans grande conviction, Rika s'inscrit à son tour sur ce fameux site et se prend peu à peu au jeu de la chasse au mariage…


Mes impressions :

La quête de l'âme sœur est donc le thème central de ce drama composé de 3 épisodes d'une durée approximative de 60 minutes chacun.
Peut-on trouver l'homme ou la femme de sa vie sur Internet, sur un site de rencontre ? Cela est bien évidemment l'une des questions qui sont posées dans cette série, mais le véritable motif sous-jacent est d'amener les protagonistes à se demander d'une part pourquoi ils sont seuls – donc les amener à se remettre en question – et d'autre part, à se donner les moyens de changer pour espérer trouver le bon partenaire.
Le succès ou non de cette quête / chasse dépend de la bonne volonté et de l'implication des protagonistes. Ils vont essuyer des revers, vont avoir des épreuves à surmonter : vaincre leur timidité pour certains, avoir davantage confiance en soi pour d'autres, etc. La recherche d'un partenaire ne se fait pas exclusivement sur le site, les protagonistes assistent à des séances de coaching, des soirées à thème et du speed-dating et ils multiplient également les activités de groupe, ce qui donne une belle dynamique à la série. Chacun avance à son rythme, fait des rencontres heureuses ou pas, et comme des liens d'amitié se nouent aussi lors des différents événements, certains finissent par encourager leurs camarades, tandis que d'autres se lancent des défis et se disputent parfois. J'ai adoré le coach Musubu (Yasufumi Terawaki) et sa manière de remettre les participants à leur place avec le sourire, et parmi eux il y a surtout Rika qui, de vous à moi, en a bien besoin!


Ces moments sont toutefois assez peu fréquents et c'est plutôt le type sérieux, qui fait des remarques pertinentes et qui met en avant certains problèmes de société : les gens se vendent comme des objets et ce n'est pas une bonne chose. Les hommes mettent en avant la somme qu'ils ramènent à la maison à la fin du mois et les femmes misent tout sur leur jeunesse. Le ton est donné dès la première séance de coaching : les amis, vous êtes la seule raison pour laquelle vous n'arrivez pas à vous marier ! L'autre sujet d'actualité n'est pas un scoop : la place de la femme dans la société japonaise et son épanouissement au travail qui semble incompatible avec l'épanouissement à la maison.
L'intrigue est réaliste, dans le sens où il n'est pas du tout dit que chacun va réussir à trouver sa chacune, Goen Hunter n'est pas un conte de fées. Si cela avait été le cas, je pense que je n'aurais pas du tout apprécié ce drama. Même s'il est tout à fait possible de faire de belles rencontres sur de tels sites (l'expérience vécue par la mère de Rika le prouve), il y a surtout de fortes chances de tomber sur des personnes peu sérieuses, bizarres, etc., un peu comme « en vrai », non ?;)
L’héroïne de cette série est donc Rika, qui a pris la décision de vivre chez sa mère pour deux raisons. D'une part, sa sœur Emi s'est mariée avant elle et a quitté la maison familiale. D'autre part, le père de Rika et Emi est décédé et Rika ne veut pas laisser sa mère vieillir seule. A priori, il n'y a pas de souci à se faire pour la maman (Yoko Asaji), elle s'éclate (elle!), va au karaoke, découche, va au love hôtel avec son Jules. Elle a l'esprit plus ouvert que ses filles et est bien plus marrante !



Rika a été fiancée lorsqu'elle avait la vingtaine, mais son fiancé voulait des enfants et Rika avait la passion de son travail. Cette passion a eu raison de son couple. Elle aime toujours son métier et a un poste à responsabilités dans une société de vente de produits de beauté par correspondance, mais elle se rend compte à l'aube de la quarantaine que cela n'est plus suffisant. Le personnage est campé par Alisa Mizuki, une actrice qui m'était totalement inconnue. Que dire d'autre à propos de Rika ? Elle est belle, classe et s'est donnée les moyens d'arriver au poste qu'elle occupe. On la voit sur son lieu de travail : elle est efficace et a le sourire en toutes circonstances, même si c'est un travail stressant. Voilà pour le côté positif du personnage. Oui, car Rika peut avoir une haute opinion d'elle-même et des standards beaucoup trop élevés. Revoir ses critères à la baisse et adoucir l'image qu'elle renvoie sera un gros morceau de sa quête. Le mur de glace fond peu à peu et la femme de fer baisse sa garde, montre ses faiblesses, s'ouvre aux autres et apparaît plus amicale et attachante, mais ce ne sera pas mon personnage favori pour autant.



En fait, je me rends compte maintenant que n'ai pas vraiment eu de personnage favori… à part peut-être Eikichi (MATSU). Les autres ont bien un petit quelque chose d'attachant, mais j'ai surtout focalisé sur leurs défauts. Alors, pour vous situer Eikichi, vous prenez Densha Otoko, mais vous lui enlevez son côté pleurnichard et là, tout de suite, c'est le gars qu'on va avoir envie de soutenir ! Non ? Ah bon…
Plus sérieusement, Eikichi semble avoir une bonne situation professionnelle, il travaille dans un institut de recherche dans le domaine de l'agro-alimentaire. Son gros souci, c'est sa timidité : il n'ose pas aborder les jeunes femmes pour leur proposer un rendez-vous. Ceci dit, malgré le fait qu'il soit le roi des coincés, il va donner une jolie claque (au sens figuré, rassurez-vous!) à Rika-la-diva, à qui il va reprocher le manque de sérieux et d'implication. C'est précisément pour cette raison qu'Eikichi se rapproche de ce que l'on pourrait appeler un personnage favori ! (^^)


Parmi les participants, nous trouvons également Chiho (Ayako Imoto), qui a à peu près le même problème que Rika, mais pas pour les mêmes raisons : elle a 29 ans (comprenez par là : elle flirte dangereusement avec sa « date de péremption ») et elle est donc toujours célibataire. Vendeuse de chaussures de son état, elle s'ennuie royalement, n'a pas du tout confiance en elle, se trouve moche, inintéressante, passe son temps à se rabaisser et… Caliméro, sors de ce corps !!!!


Et puis, il y a aussi Etsuko (Nene Otsuka), la prof de yoga et amie de Rika. C'est elle qui convainc Rika d'assister à ce fameux speed-dating. Pour Etsuko, Rika est une femme accomplie, vu qu'elle a une super situation professionnelle. Là, j'ai bloqué…
Pour finir ce tour d'horizon des protagonistes, je vous parlerai brièvement de Shinji (Kenji Mizuhashi). Shinji est divorcé. Son mariage a échoué à cause de son mode de vie en décalage dû à une activité professionnelle très contraignante : il se lève bien avant l'aube car il est artisan, il fabrique du tofu. Difficile pour lui de vivre « normalement », car il se couche de très bonne heure et passe sa vie dans sa boutique.


Goen Hunter se laisse regarder, mais il ne révolutionne pas le genre et ne fera pas partie de mes dramas favoris. J'ai pas mal tiqué, notamment lorsque le coach insiste sur le fait que Rika doive changer de style et arrêter de porter des vestes noires : il paraît que ça fait fuir les hommes ! Les couleurs reflètent notre personnalité et même si dans le cas de Rika, c'est un problème, pourquoi ne peut-elle pas porter de veste noire si ça lui chante ? En plus, cette couleur lui va bien. Ne peut-on pas rester soi et être aimé pour ce que l'on est ?


Et puis, la soirée masquée où l'on devine tout de suite qui est qui et ceux qui font style « Oh, c'est vous ?! » lorsque vient le moment de retirer le masque ou les autres qui jouent les étonnés : NON !! C'est vrai, quoi, on croise tout le temps les mêmes !
Par contre, j'ai bien aimé les musiques ! Elles sont signées : Ryota Komatsu.

En conclusion :

Goen Hunter est court et c'est pour cette raison que je l'ai suivi jusqu'au bout. Il manque un petit quelque chose pour que les personnages soient attachants et au bout du compte, je me suis dit : « Ah bon ? Tout ça pour ça ? ».
Son seul mérite est de ne pas sombrer dans la niaiserie. C'est déjà ça…






IZA, le 24 février 2016