mardi 9 août 2022

Kyo Mo Yagarase Bento

Bento et rébellion

 Titre original: 今日も嫌がらせ弁当

Année: 2019

Réalisation, Scénario, etc. : Renpei Tsukamoto

Musiques: Yuri Habuka

Durée: 106 minutes 

Pays: Japon

Genre: Comédie dramatique

Avec: 

Ryoko Shinohara = Kaori Mochimaru

Kyoko Yoshine = Futaba Mochimaru

Rena Matsui = Wakaba Mochimaru

Kanta Sato = Tatsuo Yamachita

Ryuta Sato = Shinsuke

Yoshinori Okada = Jiro Marushima

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J'avais envie de regarder un film japonais. J'ai d'abord été séduite par l'affiche: Ryoko Shinohara, l'air revanchard et déterminé avec sa poêle à frire. Cerise sur le gâteau, ça promettait de parler de nourriture, alors il ne m'en a pas fallu davantage pour me lancer. Je n'ai pas été déçue du voyage !

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Le début:

Kaori est veuve depuis une dizaine d'années. Elle a élevé ses deux filles seule. Wakaba, l'aînée, a quitté le foyer. Futaba, la cadette, entre au lycée et est en pleine phase de rébellion: elle ignore complètement Kaori, ne lui adresse pas la parole, etc. Loin de se démonter, Kaori trouve une façon originale et amusante de taquiner Futaba tout en espérant lui faire comprendre qu'elle doit changer d'attitude et la respecter: il lui vient l'idée de créer des bento originaux. Certains sont à l'effigie de personnages connus, d'autres sont porteurs de messages. Est-ce la bonne stratégie ?

Mes impressions:

Je vais commencer par vous parler du cadre, parce que ça vaut le détour. L'intrigue se déroule sur l'île volcanique de Hachijo, une merveille. J'aime beaucoup les paysages urbains, mais se mettre au vert de temps en temps, ça fait du bien



Les thèmes abordés tournent autour des relations familiales. Kaori (Ryoko Shinohara) travaille comme une damnée depuis qu'elle a perdu son époux dans un accident. Véritable mère courage, elle cumule plusieurs emplois pour maintenir sa famille à flot. Lorsque ses filles étaient petites, elles devaient se débrouiller seules, Kaori partait très tôt le matin et rentrait tard le soir, mais elle essayait de garder un lien avec ses filles, par exemple en leur écrivant des petits mots qu'elle laissait le matin près de Wakaba (Rena Matsui) et Futaba (Kyoko Yoshine) encore endormies. Elle n'a rien à se reprocher, mais c'est comme si Futaba voulait lui faire payer cette absence. L'enjeu est donc de renouer le dialogue.

Ceci m'amène à évoquer un autre thème: la relation mère/fille à l'âge délicat de l'adolescence, des premiers émois, de la décision d'orientation, du sens à donner à sa vie et de la difficulté à communiquer. Le film nous montre tout cela de manière intelligente, parfois amusante et parfois aussi touchante. J'ai ri à plusieurs reprises et j'ai aussi versé ma petite larme, parce qu'on a forcément un petit pincement au coeur à un moment ou à un autre, que ce soit pour Kaori ou pour Futaba.

Le film démontre en outre la difficulté que représente l'éducation d'un ou de plusieurs enfants lorsque l'un des parents n'est plus là. Et là, je peux vous dire qu'une fois encore, le film est bien fait à ce niveau-là, car malheureusement je sais par expérience que ce n'est facile ni pour le parent, ni pour l'enfant. L'enfant ne s'en rend pas compte à l'adolescence et tout le monde vit des heures difficiles à cause de cela. Kaori n'est pas un cas isolé, bien sûr ! Une intrigue secondaire nous montre Shinsuke (Ryuta Sato) aux prises avec son petit garçon qui traverse également une phase rebelle.

Le caractère de Kaori est tout un poème. Elle ne baisse jamais les bras et s'échine à trouver des idées pour ses bento. Elle est drôle, émouvante, adorable. Comment ne pas aimer ce personnage finement interprété par Ryoko Shinohara ! Mais tout le monde joue bien sa partition dans ce film, aucune fausse note !

L'intrigue est bien ficelée et bien rythmée. Il y a des petites surprises scénaristiques, deux parties distinctes et puis surtout, le film ne s'est pas terminé comme je l'attendais. Je veux dire par là que j'ai été agréablement surprise.

Tout est finement mené jusqu'au générique: il est beau et amusant. A propos, il faut absolument regarder le générique jusqu'à la fin !

En conclusion:

J'ai regardé ce film un dimanche en fin de journée. Or, sachez que je déteste le dimanche depuis toujours, surtout à partir de la seconde moitié de l'après-midi. Grâce à ce film, j'ai passé ce cap difficile avec moins d'amertume. Je vous recommande Kyo Mo Yagarase Bento, bien sûr !


 IZA, le 9 août 2022












vendredi 1 juillet 2022

Mada Kekkon Dekinai Otoko

Shinsuke, 53 ans, bonne situation, toujours beau gosse, et (toujours) célibataire... 

 Titre original: まだ結婚できない男

Année: 2019

Réalisation, Scénario, etc. : Yoshihige Miyake, Takashi Komatsu, Hisashi Ueda, Masaya Ozaki

Musiques: Kyo Nakanishi, Kaori Mochida (Mada Swimmy)

Durée: 10 épisodes de 45 minutes (en moyenne)

Pays: Japon

Genre: Comédie romantique

Avec: 

Hiroshi Abe = Shinsuke Kuwano

 Yo Yoshida = Madoka Yoshiyama

Mai Fukagawa = Saki Toba

Izumi Inamori = Yukie Okano

Takashi Tsukamoto = Eiji Murakami

Atsuko Anami = Eiko Sawamura

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Le mois dernier, je vous ai parlé de Kekkon Dekinai Otoko en termes élogieux. Cependant, j'ai conclu mon article en annonçant que j'avais lu le synopsis de la suite et que j'étais sceptique. Je trouvais que la fin de Kekkon Dekinai Otoko se suffisait à elle-même, j'aimais cette fin et c'est pour cela que j'avais peur d'être déçue en regardant la suite. En effet, qu'allait bien pouvoir m'apporter de plus une seconde saison ? La curiosité l'a emporté. J'ai voulu me faire ma propre idée sur la question. Voici donc aujourd'hui mon avis sur la suite de cette grande aventure.

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Le début:

Mada Kekkon Dekinai Otoko est la suite directe de Kekkon Dekinai Otoko. Treize ans ont passé et notre Shinsuke est toujours célibataire et plus que jamais décidé à ne jamais se marier !

Mes impressions:

A l'instar de la première saison, ce drama traite du célibat et du fait de vieillir seul. Treize ans se sont écoulés et j'ai trouvé que Shinsuke (Hiroshi Abe) ne vivait pas son célibat tout à fait de la même manière que dans la première saison. Ici, je l'ai trouvé encore plus cynique, surtout dans les premiers épisodes. En outre, on dirait qu'il s'est fait une raison, qu'il est encore plus amer et blasé. Il y a une petite chose qui a changé, mais j'en parlerai un peu plus bas.

En ce qui concerne la comédie, ils ne se sont pas fait ch***, ils ont repris tous les gags de la saison 1 et je vais faire une liste pas du tout exhaustive, simplement quelques exemples: un faux rival (amusant, mais moins charismatique que Kaneda), les mêmes quiproquos, la même musique à fond pour emm**der la voisine, les mêmes conversations d'un balcon à l'autre, le même comique de situation. Hé... ils ont poussé la plaisanterie jusqu'à faire un montage au générique quasi identique au premier. On voit le carlin au même moment dans ce générique, un truc de ouf !

En ce qui concerne le scénario, mes craintes se sont confirmées: je trouve que la suite n'apporte vraiment pas grand chose. Alors, nous nous retrouvons encore avec la problématique du célibat des quadragénaires et des quinquagénaires, mais aussi trois dames qui côtoient notre célibataire endurci (et je me rends compte à ce stade que j'en ai zappé une dans la première saison, je l'ai bien aimée en plus et je la trouvais très classe, mais je m'égare). On se torture pendant les 10 épisodes à se demander s'il va en choisir une parmi ces trois potentielles compagnes. Le point positif, c'est qu'elles forment un trio sympathique. Elles passent pas mal de temps ensemble, car elles se lient d'amitié et tentent de comprendre Shinsuke. Je vous présente le trio magique:


Madoka (Yo Yoshida). Elle est avocate et elle est contactée dans le premier épisode par Shinsuke qui aimerait attaquer en justice un individu qui n'a de cesse de le critiquer sur Internet. D'un abord sérieux, Madoka a des petits moments où elle se décoince un peu, ce qui la rend sympathique. Elle a du répondant et ne se laisse pas intimider (bon, elle est avocate, ceci explique cela) et elle tient tête à Shinsuke, ce qui donne lieu à quelques belles joutes verbales. Elle se lie d'amitié avec l'une de ses clientes, Yukie, dont je vais parler là, tout de suite, maintenant.

Yukie (Izumi Inamori) est, comme je viens de dire, une cliente de Madoka. Elle est posée, super calme. Dès que la tension devient palpable, elle trouve toujours une parole pour désamorcer les conflits. Au début de la série, elle est en instance de divorce et travaille dans un café dans lequel toute la bande se retrouve parfois, comme par hasard. Et là, petit aparté: j'adore ce fameux hasard-des-dramas, où des personnages se retrouvent vraiment COMME PAR HASARD et cela donne l'impression que Tokyo est finalement un village, LOL ! Tokyo est une capitale qui fait 4km carrés. C'est une chose qui m'amuse toujours beaucoup dans les séries. C'est vrai, quoi: les personnages se croisent à la supérette du coin COMME PAR HASARD, ils vont manger dans le même restau ou bien ils vont boire un verre au même bar COMME PAR HASARD. Parfois, ils se croisent ailleurs, mais toujours COMME PAR HASARD !

Je termine la présentation de nos protagonistes féminines avec Saki (Mai Fukagawa), la plus jeune des trois. Saki est une ancienne idol qui essaie de percer dans la comédie. Elle connait des débuts laborieux. Il s'agit de la voisine de palier de Shinsuke. Et devinez quoi... et là, je m'adresse plus particulièrement à ceux qui connaissent un peu la première saison ou qui l'ont vue: à l'instar de la voisine dans la saison 1, Saki adopte un carlin, hé bé oui, normal ! Et là, les enfants, ça va très loin puisqu'il bloque lorsqu'on l'appelle par le nom du carlin de la saison 1. Ken-chan s'est réincarné !!

Toujours au rayon de ce qui n'a pas changé mais qui cette fois me dérange beaucoup moins, j'ai eu le plaisir d'entendre à nouveau des musiques composées par Kyo Nakanishi. Les morceaux emblématiques ont été repris et il y a quelques nouveautés. Il s'agit d'un drama de recyclage !

Et puis, bien sûr, j'ai retrouvé le grand Hiroshi Abe dans le rôle de Shinsuke. Il n'y a absolument rien à redire sur son jeu. Je n'ai jamais été déçue par cet acteur. En treize ans, pensez bien que son personnage ne s'est pas arrangé. Il paraît que l'on ne s'améliore pas en vieillissant ! J'ai remarqué que Shinsuke montrait à plusieurs reprises qu'il semblait sincèrement désolé lorsqu'il blessait les gens, ce qui est beaucoup moins évident dans la première saison. D'ailleurs, je le préfère dans la première saison, même si je l'ai bien aimé ici. Ici, il est davantage évident qu'il blesse autrui sans s'en rendre compte. Ah... cette maladresse légendaire, Shinsuke !

Alors, il y a tout de même quelques variantes. Le cabinet de Shinsuke s'est enrichi de plusieurs personnages dont une comptable hyper caricaturale. Eiji (Takashi Tsukamoto) est devenu l'associé de Shinsuke. Exit Maya Sawazaki, la fidèle et efficace collègue qui était incarnée par Reiko Takashima et dont je n'ai pas parlé dans mon article dédié à la saison 1. Quelle honte ! Exit également un autre personnage et là, ce fut ma plus grosse déception. Alors, je comprends que sans cela, il y aurait encore moins de raisons de faire une seconde saison, mais bon...

Les épisodes sont d'un intérêt variable. Pour ma part, j'ai trouvé que l'épisode 5 était plutôt sympa. On y quitte un peu la frénésie de Tokyo pour une retraite à Kamakura. Les gags sont réussis, le cadre est enchanteur. Pour une fois, ce n'est pas trop calqué sur la saison 1. Ah... si tout avait été pensé davantage comme cet épisode ! Les suivants sont meilleurs également. Je reprenais espoir, ça se renouvelait un peu et puis, boum, la catastrophe: j'ai été déçue par le dernier épisode et surtout par la fin.

En conclusion:

Bon... ben voilà, la boucle est bouclée. Bien sûr, je suis contente d'avoir vu la suite et j'ai globalement bien aimé, même si j'ai été assez sévère dans ma critique. Je ne suis pas contre un clin d’œil ou deux à la saison 1, mais là, c'était vraiment un copier-coller. C'est ce qui était vraiment le plus dérangeant à mes yeux, j'ai trouvé que c'était dommage... 

"On s'était dit rendez-vous dans dix ans, même jour, même heure, mêmes pommes..." Petit clin d’œil à Monsieur Bruel en passant, LOL ! Je pense que Mada Kekkon Dekinai Otoko est à réserver aux grands fans de la première heure, aux fans vraiment hardcore, c'est-à-dire à celles et ceux qui ont envie (besoin ?) de retrouver les mêmes gags, les mêmes situations, le même style de triangle de femmes, etc. En bref, c'est pareil, mais en moins bien. A bon entendeur... Et donc, allons-nous retrouver Shinsuke dans une dizaine d'années, célibataire (cela va de soi), en train de concevoir des plans pour logements sur Mars ? Cette fois-ci, je vois bien comme trio féminin Madoka, Natsumi qui fait son grand retour... et une Martienne qui passait par là. Ahem... bref !

Je suis peut-être passée à côté, tout simplement, car j'ai regardé ce drama avec mon chéri et il n'est pas d'accord avec moi, il a bien aimé la suite. Alors, si vous êtes comme lui, n'hésitez pas à venir défendre Mada Kekkon Dekinai Otoko en commentaire !

A bientôt, les dramavores !


 IZA, le 1er juillet 2022











jeudi 16 juin 2022

Pétales de roses

 

 C'était beau, mais ça devenait étouffant

Date: Du 31/05/2020 au 16/06/2022

Ayant repris depuis peu mon activité sur le blog après un hiatus de 13 mois, j'ai constaté avec effroi que la déco du blog n'avait pas été changée quant à elle depuis 2 ans ! Il va sans dire qu'un petit coup de frais s'imposait, qu'en pensez-vous ?

J'aimais beaucoup cette déco, mais j'ai fini par trouver le fond étouffant. Pour la petite histoire, c'est une photo que j'ai prise à partir de pétales de roses récoltées dans mon jardin. A l'époque, j'avais eu l'envie de réaliser ma propre lotion pour le visage. J'avais trouvé que cet étalage de pétales aux différentes couleurs faisait joli dans mon saladier et j'ai eu envie de les immortaliser avant de les infuser.

La suite, vous la devinez: "Tiens... et si j'utilisais l'une de ces photos pour le blog ?!".

J'ai voulu un changement de décor radical, aussi bien au niveau des couleurs que du style. J'espère qu'il vous plaira. Bye, bye, roses !

A bientôt, les dramavores ! Je reviens bientôt pour vous parler d'un Jdrama. J'en ai vu la moitié, donc l'article est prévu pour le début du mois prochain. Prenez soin de vous ! JA NE !

IZA, le 16 juin 2022











samedi 4 juin 2022

Kekkon Dekinai Otoko

 L'homme qui ne pouvait (?) pas se marier

Titre original: 結婚できない男

Année: 2006

Réalisation, Scénario, etc. : Yoshihige Miyake, Takashi Komatsu, Hisashi Ueda, Masaya Ozaki 

Musiques: Kyo Nakanishi, Every Little Thing (Swimmy)

Durée: 12 épisodes de 45 minutes (en moyenne)

Pays: Japon

Genre: Comédie romantique

Avec: 

Hiroshi Abe = Shinsuke Kuwano

Yui Natsukawa = Natsumi Hayasaka

Ryoko Kuninaka = Michiru Tamura

Takashi Tsukamoto = Eiji Murakami

Reiko Takashima = Maya Sawazaki

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Je me souviens de cette époque pas si lointaine où je clamais haut et fort que ça ne servait à rien de continuer à tenir mon blog si je ne produisais pas au minimum un article par mois. Et donc, me voilà... un an après avoir posté mon dernier article ! Comme quoi, des fois, il vaut mieux garder ses réflexions pour soi...

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un drama que j'ai vu il y a plus de dix ans et à propos duquel je n'avais jamais rédigé d'article, pour la raison toute simple que mon blog n'existait pas encore à l'époque. J'ai une affection toute particulière pour ce drama, car c'est l'un des premiers que j'ai vus. Et puis surtout, j'y ai découvert l'inénarrable Hiroshi Abe, qui tient le rôle principal et sans qui la série n'aurait probablement pas eu la même saveur.

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Le début:

Shinsuke est un architecte accompli. Ce célibataire endurci (et fier de l'être apparemment) vient de "fêter" ses quarante ans. Il vit pour son travail et passe son temps libre à se concocter de bons petits plats bien riches, nettoyer son appartement de fond en comble et écouter de la musique classique. Mais un jour, cette petite vie trop bien rangée va être chamboulée par un terrible mal de ventre...

Mes impressions:

Shinsuke (Hiroshi Abe) est un personnage complexe, ce qui le rend d'emblée intéressant (et attachant ?). Est-il misanthrope ? Est-il asocial ? Est-il juste frustré à tendance sadique? L'intrigue est totalement centrée sur ce personnage et sur son rapport à autrui, sur sa difficulté à interagir avec son entourage familial et professionnel.

C'est indéniable, Shinsuke est heureux en apparence avec sa solitude, on peut s'en rendre compte à plusieurs reprises lorsqu'il déguste une bonne pièce de boeuf de Kobe arrosée de champagne, lorsqu'il vient de terminer son ménage (quand bien même c'est maladif chez lui !) ou lorsqu'il écoute une bonne petite symphonie en buvant un grand verre de lait. Il le clame haut et fort, le mariage ne passera pas par lui et il critique la vie familiale dès qu'il en a l'occasion. Mais... faut-il prendre tout ceci pour argent comptant ?

En tout cas, il ne vit pas en ermite pour autant, tout un petit monde gravite autour de notre Shinsuke. Il côtoie régulièrement sa famille (composée de sa mère, sa soeur, son beau-frère et sa nièce) mais le gros problème de Shinsuke, c'est qu'il est timide et surtout très, TRES maladroit dans son rapport à autrui, ce qui fait que son entourage familial et professionnel le voit comme quelqu'un pour le moins étrange, voire insupportable à ses heures.

Cette maladresse et cette difficulté à interagir avec les autres se manifeste notamment lorsque Shinsuke côtoie la gent féminine, et plus particulièrement sa voisine de palier Michiru (Ryoko Kuninaka) et Natsumi (Yui Natsukawa), la femme médecin à qui il rend visite à de maintes reprises à l'hôpital pour des raisons plus ou moins valables.

Eiji (Takashi Tsukamoto), son subalterne, le définit et le résume particulièrement bien dans une diatribe qu'il prononce un jour où Shinsuke lui tape particulièrement sur les nerfs. Bien qu'exigeant et désagréable, il est impossible de le détester, car il peut se montrer prévenant.

Cette maladresse est le trait de caractère qui le rend attachant. C'est pour cela que personne ne le laisse tomber, au contraire. Et puis, son entourage est curieux de percer enfin cette coquille, car ils savent tous très bien que sous ses airs bourrus, Shinsuke est bon et gentil. Le spectateur est désolé pour Shinsuke, car il veut bien faire, mais il a toujours ce geste malheureux ou cette parole en trop qui fiche tous ses efforts par terre. Cela participe de la veine comique, bien sûr, mais on compatit pour ce brave Shinsuke et surtout, cela apporte souvent une bonne dose de stress dans certaines situations tendues (mais en même temps, c'est jubilatoire, donc pourquoi s'en priver... ) !

Kekkon Dekinai Otoko est une comédie, mais des thèmes sérieux sont abordés, comme le problème que pose au Japon le célibat passé un certain nombre de printemps. Les hommes ne semblent pas le vivre de la même manière que les femmes. En effet, ils semblent se poser moins de questions en apparence, mais attention:  le panel se résume à Shinsuke et à son "rival" Hiroyuki Kaneda.

Autre thème abordé: la solitude, qui touche aussi les CSP+. Shinsuke n'est pas le seul concerné. Natsumi incarne à la perfection "l'ultra moderne solitude" (merci Monsieur Souchon !). Elle s'ennuie ferme le week-end et tente de tromper cet ennui et cette solitude dans les bars à manga et les pachinko. Elle aimerait acheter sa maison, mais elle a peur de faire fuir les hommes définitivement à cause de ça et de se voir rangée dans la catégorie "vieille fille à vie". Le regard de la société sur ces célibataires est également d'actualité. La norme est de se marier et de fonder une famille et passé un certain âge, le célibat est perçu comme louche, si bien que les gens se demandent au bout d'un moment si ces célibataires sont capables de se trouver une moitié... d'où le titre du drama, hein. La pression familiale à ce propos est prégnante: la mère de Shinsuke se désespère de faire la connaissance des enfants de Shinsuke et Natsumi en est arrivée au stade où elle fuit son père qui la harcèle pour participer à des omiai.

Au fil des épisodes, Natsumi sympathise avec Michiru et passe de plus en plus de temps avec elle. Michiru ne se sépare que rarement de son carlin "Ken-chan". Ce drama parlant essentiellement de la vie maritale, Michiru cherche elle aussi sa perle rare et a des idées bien arrêtées sur le mariage. Elle est plus jeune que notre Shinsuke et ses problèmes ne sont pas les mêmes. Le seul intérêt de sa présence dans la série est qu'elle est la voisine de Shinsuke, ce qui permet d'apporter un lot de petites histoires, de malentendus et de gags divers.

Avant de passer à la conclusion, j'aimerais juste ajouter que les musiques ont été composées par Kyo Nakanishi, alors c'est du pur bonheur !

En conclusion:

Mais quelle joie de retrouver tout ce petit monde ! Après plusieurs années, on oublie forcément certains détails et je les ai revus avec délectation. Ce que je vais dire est terriblement cliché, mais Kekkon Dekinai Otoko est un peu ma petite madeleine et je suis contente d'avoir enfin écrit une critique à son sujet.

En revanche, je n'ai pas encore vu la suite, qui a été réalisée en 2019, et j'avoue que j'ai un peu peur d'être déçue. J'ai lu le synopsis et je n'ai pas été emballée. Alors, si vous avez vu la suite, cela me ferait plaisir d'avoir votre avis en commentaire et si vous avez écrit au sujet de Mada Kekkon Dekinai Otoko, n'hésitez pas à ajouter le lien vers votre article ;)

Sur ce, je vous dis à bientôt... sans pour autant me mettre la pression, sans m'imposer de cadence de parution. J'ai bien appris la leçon cette fois-ci.

IZA, le 4 juin 2022