dimanche 8 mai 2011

The Great Happiness Space

Documentaire de Jake Clennell


Année : 2006
Durée : 75 minutes

Le sujet :

Avant d’aborder le sujet, j’aimerais préciser que ce documentaire n’est pas à mettre entre toutes les mains.

***
           
The Great Happiness Space nous emmène au Japon et nous plonge dans le monde de la nuit. Il est question des clubs d’hôtes, ces bars réservés aux femmes. Les clientes viennent acheter du rêve, des relations amoureuses factices et sont capables de dépenser beaucoup d’argent pour quelques heures de bonheur.
Ce documentaire a été tourné dans l’un des plus célèbres clubs d’Osaka, le « Stylish Café Rakkyo », dans le quartier Minami. Nous suivons les aventures d’Issei (le gérant) et de ses employés et nous découvrons leur travail à travers une série d’interviews.

Issei, profession : bourreau des cœurs n°1 au « Stylish Café Rakkyo » 

Contenu et impressions :

            J’ai voulu vous parler de ce documentaire parce que j’y ai fait allusion lors de mon article sur Teioh et surtout parce qu’à mon avis, il vaut le coup d’œil alors je lui fais de la pub. Il montre à quel point ce métier est tout sauf glamour.
            Lorsque j’ai commencé à regarder des dramas, je n’avais qu’une vague idée de ce qu’était un hôte. J’avais vu un morceau de reportage sur ce sujet et c’est tout. Je crois me souvenir que ce reportage-là se passait à Tokyo. D’ailleurs, j’aimerais bien le revoir un de ces quatre, mais je ne sais plus comment ça s’appelle…   :(
            Pour les quelques personnes de passage sur le blog qui découvriraient le sujet, je vais expliquer ce qu’est un hôte et en quoi le métier consiste. En fait, je vais résumer une partie du documentaire. (Et au fait, les autres peuvent lire aussi, ça me fait plaisir !!)
Un hôte digne de ce nom doit :
-          Etre coquet et cool, c’est-à-dire porter des vêtements et des accessoires de marque,
-          Etre charismatique,
-          Etre comédien dans l’âme. En effet, si la cliente veut un hôte drôle, viril, timide ou que sais-je encore, il doit pouvoir changer de personnalité et s’adapter à la demande,
-          Avoir un foie de compétition, (Humour noir…)   ^^’
-          Etre un bon menteur. Ben oui, c’est même leur fonds de commerce ! Chaque cliente doit se sentir à l’aise et doit croire qu’elle est spéciale, belle, gentille, etc. Le commentaire de l’un d’entre eux fait froid dans le dos. En gros, il dit en aparté : « Si j’étais honnête, beaucoup de filles me détesteraient. » Ambiance…

Au menu, ce soir…

Comment ça se passe ? Quelles sont les règles ?
Chaque cliente se choisit un hôte attitré. Il s’agit d’un choix définitif, elle n’a absolument pas le droit de changer. Par contre, d’autres hôtes viennent lui tenir compagnie à sa table.
Tous les mois, un « hôte numéro un » est désigné : c’est celui qui a gagné le plus d’argent. Pour lui, c’est tout bon : il gagne en réputation et son salaire augmente.
Le but de chaque hôte est de gagner la confiance des clientes et de s’arranger pour qu’elles tombent amoureuses de lui. Leurs cibles : des femmes en manque d’affection et de préférence riches et qui aiment faire la fête. Pour gagner beaucoup d’argent, il doit réussir à susciter la jalousie entre les clientes. En effet, pour que l’hôte vienne passer du temps avec l’une de ses clientes attitrées, celle-ci doit sortir les billets et offrir des tournées. Soit dit au passage, une bouteille de champagne coûte entre 150 et 400€.  
Le salaire d’un hôte est élevé, mais il laisse des plumes. C’est un métier éprouvant à la fois pour l’organisme et l’esprit. Les hommes qui décident de faire ce métier le font pour l’argent, les filles, l’attrait de cette expérience. A mon avis, ils doivent tout de même déchanter assez rapidement.

CQFD…





Le documentaire parle également un peu des clientes. Il semblerait que la plupart soient des prostituées qui viennent se passer un peu de baume au cœur. En général, elles ne sont pas dupes, mais j’ai eu un doute concernant l’une d’entre elles. Elle donne vraiment l’impression d’être amoureuse d’Issei, à moins qu’elle n’ait joué la comédie. Vraiment, je ne sais pas. A la fin, on doute de tout le monde !
Un passage m’a tout de même fait sourire : c’est leur humour pour attirer les clientes qu’ils croisent dans la rue.      

En conclusion :

J’ai vraiment aimé ce documentaire. Il est très bien fichu et rend parfaitement toute l’ambiguïté de la situation dans laquelle ces hôtes se trouvent : ils passent leur temps à faire croire à une cliente qu’elle est la personne la plus importante, mais en trompant les autres, ils se trompent eux-mêmes et surtout, ils n’ont pas le droit (à moins de décrocher) à une vraie vie sentimentale, et encore ! Comment avoir une vie sentimentale normale après une telle expérience ?
Rien n’est idéalisé, tout est expliqué sans ambages. Issei fait un peu le mariole, mais il ne trompe pas le spectateur en définitive. Il en a marre, il est fatigué et ce n’est pas que de la fatigue physique. Le pire, le plus triste dans cette histoire, c’est qu’ils sont tous jeunes. Voir l’état dans lequel ils se trouvent tous après leurs heures est édifiant.
Le titre contraste avec la photo de l’affiche et les deux résument parfaitement le documentaire. Je me permets de vous le recommander vivement si vous ne l’avez pas encore vu…

Dormiiiir…

IZA, le 8 mai 2011

4 commentaires:

Lynda a dit…

Ce docu m'avait également choquée, moi qui pensais que l'univers host n'était fait que de paillettes et de glamour, je suis tombée de haut. On réalise à quel point c'est glauque. Il y a quelques mois, j'ai vu un reportage présenté par Antoine de Caunes sur le Japon. Cliché oblige, y'avait une séquence host avec un français prénommé Adrien (soi-disant demandé auprès des femmes mais perso je le trouvais affreux), bref, un des host présentait un de ses tours pour séduire la cliente : "Allumer la cigarette en faisant un cœur avec ses mains", c'était d'un kitsch à mourir de rire. Quelle misère affective tout de même ! Quand on pense que des femmes sont prêtes à débourser une fortune pour des conneries pareilles, autant se payer un escort boy pour la nuit.

Iza a dit…

Oui, c'est glauque! Et c'est vrai que l'on tombe parfois de haut.
Je n'ai pas vu le reportage dont tu parles. En revanche, j'ai vu sur YouTube un autre reportage sur le sujet. Ce sont deux anglais (si mes souvenirs sont bons!) qui jouent le jeu et endossent le costard de hosto, après un relooking et tout le toutim... par contre, ils se prennent un bide phénoménal auprès des femmes, principalement à cause de la barrière de la langue. En tout cas, c'était bien marrant à voir. A mon avis, c'est du même acabit que ce que tu as vu.

Lynda a dit…

J'imagine bien le désastre, faut dire que la coiffure host ne convient guère aux occidentaux, il n'y a que les asiatiques qui peuvent se permettent ce genre de fantaisies capillaires.

Iza a dit…

Tu ne crois pas si bien dire! Leurs cheveux étaient courts à l'origine, alors pour la mèche rebelle qui vient cacher la moitié du visage, tu repasseras!