mardi 17 mai 2011

Aoi Tori

L’oiseau bleu


Année : 2008
Réalisation, Scénario, etc. : Kenji Nakanishi
Durée : 105 minutes
Pays : Japon
Genre : Drame
Adaptation de la nouvelle Aoi Tori de Kiyoshi Shigematsu

Avec : Hiroshi Abe = Murauchi-Sensei
Hongo Kanata = Shinichi Sonobe

Le début :

       Une classe de 4ème accueille Murauchi-Sensei en remplacement temporaire du professeur Takahashi, souffrant de dépression suite à un drame qui a eu lieu dans cette classe. En effet, un élève du nom de Tetsuya Noguchi a tenté de se suicider. Il était victime d’ijime (intimidations) de la part des autres élèves.
            La première chose que Murauchi-Sensei demande, c’est que la table et la chaise de Tetsuya soient remises à leur place dans la salle de classe. Chaque matin, Murauchi-Sensei commence par saluer la table de Tetsuya, comme s’il était toujours là, ce qui n’est pas sans provoquer une gêne certaine chez les autres élèves. En effet, le drame est encore très présent dans l’esprit de chacun, même chez les enseignants, quand bien même les faits ont eu lieu deux ans auparavant.

Murauchi-Sensei et sa classe.
Mes impressions :

Avant toute chose, sachez qu’il existe également un drama portant le nom Aoi Tori, mais il n’a absolument aucun rapport avec ce film…

***

Murauchi-Sensei a une particularité : il bégaie. Immanquablement, tous les élèves (sauf 1) commencent par se moquer de lui lors de la prise de contact. Ceci dit, la « fête » sera de courte durée, puisque le professeur va les traiter de lâches et leur faire comprendre très vite qu’à cause de son défaut, il ne parlera pas beaucoup, mais ses propos seront percutants, il ira directement à l’essentiel et ils ont tout intérêt à l’écouter sérieusement. La problématique, c’est la tentative d’enclenchement d’une démarche de responsabilisation.


Le seul élève qui ne s’est pas moqué du professeur, c’est Shinichi Sonobe. Il culpabilise énormément car bien qu’ayant sympathisé avec Tetsuya Noguchi par le passé, il a été également acteur du drame. A présent, il se repasse des scènes le soir dans sa chambre et il est très perturbé, notamment à cause d’une lettre. Ce qui est plus grave, c’est que certains élèves ne se rendent même pas compte qu’ils se sont conduits en tyrans.

Hongo Kanata = Shinichi Sonobe

Le film accuse également le corps enseignant et ses méthodes. D’une part, les professeurs sont montrés du doigt parce qu’ils ont fermé les yeux et ont ignoré le problème sous prétexte que la classe avait l’air normale. D’autre part, il a été demandé aux élèves d’écrire des essais de réflexion, mais personne n’a vraiment compris ou retenu la leçon, ce qui montre l’inefficacité de l’institution face au problème de l’ijime. A ce propos, Murauchi-Sensei fera quelque chose de très symbolique avec ces essais après les avoir lus. Autre exemple, plusieurs boîtes appelées « Oiseau bleu » (en référence à la pièce de Maurice Maeterlinck) ont été installées dans les couloirs du collège pour que les élèves en difficulté puissent écrire, se confier, s’exprimer de manière anonyme. Ces boîtes sont relevées une fois par semaine. Là encore, quelques scènes montrent que l’utilité de ces boîtes est discutable.


Les fameuses boîtes…

N’attendez pas d’action : le film est très lent et risque fort de ne pas plaire à tout le monde à cause de cela. L’essentiel du film se déroule dans la salle de classe. Il y a une scène très courte dans la salle à manger de la famille Sonobe, peut-être 2 ou 3 plans de Shinichi allongé sur son lit et basta. L’atmosphère est extrêmement lourde, la tension est palpable en quasi-permanence. Je trouve que le malaise des personnages est très bien rendu. Il y a aussi quelques scènes sur le toit du collège que j’ai trouvé très belles, en partie parce qu’elles ont une part de mystère. En effet, le film nous laisse avec des questionnements, notamment en ce qui concerne le professeur Murauchi. Il repart un peu comme il est arrivé. Les métaphores utilisées dans le film sont également intéressantes.

En conclusion :

         Devant le nombre de films et de dramas ayant pour sujet l’ijime, je me demande à quel point ce phénomène est répandu au Japon : est-ce un sujet qui « plaît » au niveau de l’audience ou est-ce un véritable fléau ?
           Quoi qu’il en soit, j’ai été happée par l’ambiance de ce film. Je ne pourrai sans doute pas le voir une seconde fois, mais j’ai bien aimé et j’ai trouvé que la fin était très bien. J’ai également aimé revoir Hiroshi Abe. Ce type a une présence extraordinaire.



IZA, le 17 mai 2011

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