Aloha!
Titre
original: フラガール
Année : 2006
Réalisation,
Scénario, etc. :
Sang-Il Lee, Daisuke Habara
Durée : 120
min
Pays : Japon
Genre : Comédie
dramatique
Avec : Yasuko
Matsuyuki = Madoka Hirayama
Etsushi
Toyokawa = Yojiro Tanigawa
Yu Aoi = Kimiko
Tanigawa
Ittoku
Kishibe = Mr Yoshimoto
Sumiko Fuji
= Chiyo Tanigawa
Shizuyo
Yamasaki = Sayuri Kumano
Shoko Ikezu
= Hatsuko Sasaki
Eri Tokunaga
= Sanae Kimura
Le début :
Sanae
est une jeune fille qui a grandi dans une petite ville minière du nord du
Japon. Elle n'est guère emballée à l'idée de devoir travailler à la mine.
Lorsqu'elle voit un jour une affiche annonçant l'audition de danseuses de hula,
elle veut saisir sa chance de s'extraire de son triste paysage. Elle essaie de
convaincre son amie Kimiko de passer l'audition avec elle...
Mes impressions :
En
ces temps de crise, quoi de mieux que la douce amertume d'une comédie sociale?
Et puis, celle-ci est une belle réussite (la comédie, pas la crise...), alors
j'ai bien fait de me lancer.
Ce
film aux multiples récompenses est tiré de faits réels. Le personnage de Madoka
Hirayama - la prof de danse - a été inspiré par Kaleinani Hayakawa qui a ouvert
la première école de danses hawaiiennes au Japon et qui serait à l'origine de
l'engouement des japonais pour ces danses:
Kaleinani
Hayakawa en 2008
(Source: http://thegardenisland.com/news/local/county-expanding-ohana/article_7a4a8e52-cd55-11e0-a411-001cc4c03286.html)
***
Nous
sommes à Iwaki, petite ville minière au nord est du Japon. L'action se situe au
milieu des années 60. La concurrence du pétrole est trop grande et les mines
ferment les unes après les autres. Le climat social est extrêmement tendu, les
habitants sont en colère et protestent contre le licenciement de plusieurs
centaines de mineurs. Dans ce climat survolté, Monsieur Yoshimoto (Ittoku Kishibe) a la délicate tâche
d'annoncer l'ouverture prochaine du "Joban Hawaiian Center", un parc
à thème dont l'attraction principale serait une troupe de danseuses de hula qui
seraient recrutées parmi les jeunes femmes d'Iwaki. Le but est d'attirer des
touristes afin qu'Iwaki ne meure pas malgré la fermeture annoncée de la mine. Cette
idée provoque un tollé parmi les habitants, persuadés que personne ne peut
"faire venir Hawaii" dans cet endroit si froid.
De
plus, la danse, c'est une chose... mais les danses hawaiiennes! Les femmes considèrent
que ces danses sont très vulgaires et elles ne sont pas disposées à montrer
leur nombril! Elles assimilent même les danseuses à des prostituées! Il suffit
de voir leur réaction lorsque Monsieur Yoshimoto leur projette un petit film de
démonstration...
...scène
comique s'il en est, mais pour la majorité d'entre elles, il ne fait aucun
doute que la femme a le devoir d'élever ses enfants et d'aider son mari à la
mine.
Néanmoins, à l'instar de la
ville qui est sur le point de subir quelques bouleversements, des coups de
tonnerre retentissent dans les foyers lorsqu'il s'agit du statut de la femme: les
plus jeunes aimeraient bien s'émanciper, pouvoir exprimer leurs opinions et
faire autre chose que travailler à la mine tout en tenant la maison. Tous ces
bouleversements annoncés se font dans la douleur et sont très bien traduits
dans des scènes poignantes et émouvantes. Les personnages de Sanae (Eri Tokunaga) et Kimiko (Yu Aoi) en sont la parfaite
illustration.
Même
si Kimiko est un peu dubitative au début et passe l'audition pour faire plaisir
à son amie, elle se prend très vite au jeu et apprend le hula avec beaucoup de
sérieux, allant jusqu'à faire l'école buissonnière pour apprendre à danser.
Cela va donner lieu à une monumentale dispute avec sa mère, qui espérait que Kimiko
décroche une bourse et fasse des études.
Kimiko
a un frère aîné - Yojiro (Etsushi
Toyokawa). Sans surprise, il travaille à la mine. Il soutient sa petite sœur
et l'encourage à aller au bout de sa passion.
Sanae et Kimiko sont rejointes par Hatsuko (Shoko Ikezu) - qui est mère au foyer -
et Sayuri (Shizuyo Yamasaki) - une
jeune fille très grande, un peu empruntée, mais dont le rêve est de danser. Elles
seront bien entendu rejointes par la suite par d'autres jeunes femmes.
Ces
quatre novices ne s'économisent pas pour apprendre cette discipline très
difficile. Elles partent de loin car elles sont raides comme des piquets et ne
sont pas gracieuses pour deux sous. Si l'on considère en outre que ce type de
danse représente un choc des cultures, je vous laisse imaginer l'ambiance. Même
si la crise est omniprésente, Hula Girls
a son quota de scènes bien amusantes.
Le
vent de changement (force 10 sur l'échelle de Beaufort ^^) qui souffle sur
Iwaki apporte également une prof de danse peu banale en la personne de Madoka Hirayama
(Yasuko Matsuyuki), une danseuse professionnelle
venant tout droit de Tokyo qui est chargée d'auditionner les jeunes femmes et de
leur enseigner le hula. Elle fume, elle boit - d'ailleurs, elle débarque complètement
ivre et dépose une splendide gerbe en guise de présentation (^^). Elle est un
peu bizarre et l'on devine très vite qu'elle cache des blessures psychologiques.
Elle n'a pas l'habitude de mâcher ses mots et lorsqu'il faut sortir les griffes,
elle y va. (La scène des bains publics est jubilatoire, même si un drame vient
d'avoir lieu.) C'est un personnage complexe et attachant.
J'aime
beaucoup la relation qui se noue entre Kimiko et Madoka. Ce n'est pas une
relation mère-fille, ce qui est fortement appréciable. La tentation était
grande de tomber dans ce piège, étant donné que Kimiko est en froid avec sa
mère et que Madoka prend la jeune fille sous son aile.
C'est
plutôt comme si l'on avait la même personne à deux âges différents. Elles sont
toutes les deux rebelles, vont jusqu'au bout de leurs idées et ont du mal à
exprimer leurs sentiments. Elles se comprennent.
J'ai
appris beaucoup de choses fort intéressantes, notamment sur le hula. Plus
qu'une danse, les mouvements exécutés par les danseuses sont un véritable
langage des signes.
Les
costumes, les chorégraphies et les musiques sont de toute beauté. J'ai été
agréablement surprise par les talents de danseuse de Yu Aoi, que j'aime
beaucoup. Elle a réussi à m'émouvoir aux larmes. Soit dit au passage, on peut verser
une petite larme pour différentes raisons en regardant Hula Girls, à la fois parce que c'est beau, c'est drôle... et c'est
triste!
Les musiques - qui sont également très
réussies - sont signées Jake Shimabukuro.
En conclusion :
Je
n'avais pas été émue et transportée de cette manière par un film depuis très
longtemps. Hula Girls est une
splendeur!
Je
vous laisse avec cette image qui est à mon sens la plus représentative: la
troupe de danseuses au grand complet posant en tenue pour un magasine, avec la mine
en toile de fond. J'adore ce charmant contraste entre la grisaille du décor et ces
tenues aux couleurs vives ainsi que le sourire des filles. Tout l'esprit du
film tient dans cette image.
Notez
que le Joban Hawaiian Center existe toujours. Il a subi des dommages importants
lors de la catastrophe de mars 2011 - Iwaki est une ville côtière située au
nord de Fukushima - mais il est de nouveau ouvert au public depuis février 2012.
IZA, le 29 mars
2013
4 commentaires:
Je connaissais le film de nom, mais j'avais pas cherché plus loin, ta critique me donne vraiment envie de le voir! Et puis comment résister à Yu Aoi? J'aime beaucoup cette actrice et ses talents de danse ça ne m'étonne pas, vu sa performance dans Hana and Alice de Iwai Shunji! Et puis quand on parle de femmes un peu rebelles qui ont envie de sortir de leur vie de femme au foyer tout tracé, c'est un sujet qui me plait vraiment (on retrouve d'ailleurs ces sujets dans Ohisama). Vraiment je veux le voir, je note le titre, ça m'intéresse, merci!
J'espère qu'il te plaira autant qu'à moi. Si c'est le cas, tu devrais passer un excellent moment devant ce film. Alors, toi aussi, tu es fan de Yu Aoi? J'adore cette actrice. Ce rôle lui va comme un gant. Les rôles un peu marginaux lui vont bien aussi. Par contre, je n'ai pas vu "Hana and Alice".
Oui ce genre de rôle lui va bien. Le trio d'actrice que j'aime : Yu Aoi, Miyazaki Aoi et Ito Ayumi. Pour moi ce sont 3 actrices qui ont beaucoup de talents et qui savent très bien choisir leur rôle! Hana and Alice date de début 2000 et les films de Shunji Iwai sont délicats et se laissent suivre tout doucement... je ne sais pas comment expliquer il faut au moins en voir un^^ Bref, Yu Aoi est superbe dans ce film :)
Sinon, pour Hula Girls, le thème aussi est original et puis en plus une histoire insolite inspirée de faits réels, ça m'intrigue!
Mon trio à moi: Juri Ueno, Haruka Ayase et Yu Aoi, mais j'aime aussi énormément Wakana Sakai et Yuki Amami (dans des styles totalement différents ^^).
A ton tour de m'intriguer avec ce mystérieux "Hana and Alice"! Je vais de ce pas voir si tu as publié un avis dessus...
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