jeudi 22 décembre 2011

Enka no Joou

Reine de l'Enka, peut-être... mais reine de la poisse avant tout!



Année : 2007
Réalisation, Scénario, etc. : Futoshi Ohira, Masaharu Oota, Yukawa Kazuhiko, Hitoshi Iwamoto, Kyoji Ootsuka
Durée : 10 épisodes de 45 minutes (en moyenne)
Pays : Japon
Genre : Comédie dramatique

Avec : Yuki Amami = Sachiko Nobutomo / Himawari Ookochi
Taizo Harada = Hitoshi Tamaru
Wakana Sakai = Masami Ichijo
Riko Narumi = Sadako Gomi
Masaya Kikawada = Katsuya Nobutomo
Akashi Takei = Shin Hanada
Atsuko Takahata = Hoshie Nobutomo
Kazuaki Hankai = Shida
Mayuko Fukuda = Sachiko (Himawari adolescente)
Yasunori Danta = Jiro Hagimoto

Le début :

    Himawari est une chanteuse d'enka qui n'a plus de succès et qui est obligée de servir des bentos et de chanter dans des endroits improbables pour subvenir à ses besoins et surtout pour régler une dette qu'elle a contractée à cause d'un ancien petit ami qui s'est volatilisé un beau jour après lui avoir volé ses économies et vidé son appartement, la laissant ainsi dans la mouise totale. Lorsque celui-ci refait surface quelques années plus tard et lui propose de sortir un CD, Himawari n'écoute pas la voix de la raison et décide de le suivre dans ce nouveau plan foireux... prélude à de folles aventures !

Mes impressions :

    Himawari est-elle idiote ? Oui, un peu... ou plutôt, elle est amoureuse et puis elle a le cœur sur la main et elle a le goût de l'aventure alors voilà pourquoi elle s'embarque dans des histoires invraisemblables et prend tous ses problèmes à bras-le-corps, quitte à y laisser des plumes. Elle veut ne rien regretter...

« Noooon, rien de rieeeen.... »

    Himawari a trois problèmes. Le premier, c'est son Hitoshi adoré (la source de ses problèmes passés et à venir) : une tête-à-claques notoire et encore, je pèse mes mots ! Mais que voulez-vous, elle l'aime toujours, même si celui-ci s'est fait la malle en la laissant avec cette dette. L'amour rend aveugle, parce que Hitoshi, c'est lui et ce n'est pas exactement ce que l'on pourrait appeler un Apollon :



    Bon alors, je vous vois venir, vous allez me dire : « Mais Iza... le physique ne fait pas tout ! ». Et vous avez raison... seulement, les autres qualités de notre Hitoshi, je les cherche encore ! Il est beau-parleur, faiseur de trouble, sans-gêne et sans scrupules (il trompait Himawari sous son propre toit, ce goujat !), c'est également un menteur et c'est surtout le roi des fainéants... bref, pour faire court : c'est un parasite. C'est même le roi des parasites ! Non content de revenir semer la zizanie dans la vie de Himawari alors que celle-ci remonte péniblement la pente, il lui impose les conséquences de ses erreurs passées, car le fait d'avoir disparu quelques années auparavant ne signifie pas pour autant qu'il a cessé de faire des conneries, bien au contraire ! Il revient vers elle car il a besoin de son aide et il sait qu'elle aura la bonté de faire tout ce qui est en son pouvoir pour l'aider. Il a quelques bons moments, mais ce n'est pas suffisant pour le rendre sympathique à mes yeux...
    Le second problème de Himawari, c'est que c'est une chanteuse d'enka et l'enka est un style complètement tombé en désuétude. En effet, l'enka est un style de musique et de chant qui était très populaire dans les années 60 et 70 et dont le déclin s'est amorcé au début des années 90. Les chansons traitent exclusivement de nostalgie, de mélancolie et d'amour. Les instruments traditionnels alliés à des sonorités occidentales font la particularité de ce style musical et les chanteurs portent un vêtement traditionnel lors de leurs représentations. J'en profite pour dire au passage que Yuki Amami est très belle et surtout, elle a une classe folle lorsqu'elle porte un kimono. Le drama montre justement combien la vie peut se montrer cruelle pour un artiste qui est passé de mode. Himawari en sait quelque chose. Alors qu'elle essaie de chanter son éternel succès d'hier dans un bar karaoke minable pour gagner des clopinettes, personne ne l'écoute parce qu'un client a mis le karaoke en route et la pauvre se retrouve en plan avec son micro et ses CD qu'elle essaie désespérément de vendre.
    Le troisième problème, c'est que c'est la reine de la poisse : la m**** de chien sur le trottoir, c'est pour ses pompes (en plus lorsqu'elle marche dedans, elle le fait bien, elle tartine sa godasse), elle perd systématiquement au « Jankenpoi » (mais elle persiste et essaie encore et toujours, sait-on jamais...). Elle est également présentée comme une championne de la lose : elle a 39 ans et est toujours célibataire et puis surtout, elle persiste à vouloir chanter des chansons qui sont passées de mode depuis belle lurette. Si le personnage est parfois énervant (mais pourquoi persiste-t-elle à vouloir aider Hitochi ?!), on admirera sa ténacité, sa solidité - elle finit souvent à l'hôpital, quelquefois en piteux état - et sa patience : tant qu'il y aura au moins une personne qui écoutera ses chansons, elle continuera.





    Himawari n'est pas seule, enfin... si, enfin... non, enfin... c'est assez bizarre, vous allez voir : lorsqu'elle a un peu le moral dans ses pompes ou lorsqu'elle doit prendre une décision importante, une gamine fait son apparition : Sachiko. En fait, cette gamine c'est elle lorsqu'elle était adolescente ! Ce n'est pas un hasard : c'est l'époque à laquelle Himawari a commencé à se dévouer corps et âme au chant et cette apparition inopinée a une explication qui sera donnée dans le drama. On peut considérer que cette gamine est la voix de la raison... avec un sourire un peu sadique. A chaque fois que Himawari a une décision importante à prendre, elles se retrouvent toutes les deux devant un carrefour (ce qui explique le titre de sa chanson fétiche : « Les Carrefours d'une Femme ») et Himawari doit choisir le chemin qu'elle va prendre : elle peut choisir entre la voie de la facilité et de la logique (et Sachiko essaie en vain de lui faire emprunter ce chemin) ou le chemin de toutes les galères. Daprès vous, que va choisir Himawari ? *soupir* Voici, à titre d'exemple, l'un de ces fameux carrefours :



    Parmi les personnages secondaires, nous avons tout d'abord le manager de Himawari, un type excentrique et surtout auteur de dictons un peu pourraves. C'est grâce à lui que lhéroïne a pu commencer à remonter la pente. Il est incarné par Yasunori Danta, un acteur que j'ai eu le plaisir de découvrir dans Second Virgin.


    Le petit Shin (Akashi Takei) et la jeune Sadako (Riko Narumi) vont être recueillis par Himawari assez tôt dans le drama. Afin de ne pas trop dévoiler l'intrigue, je ne dirai rien quant aux circonstances qui font qu'ils atterrissent chez elle ;). Sachez juste que Shin est un garçon un peu rebelle (car il est malheureux), mais très intelligent et plutôt mature pour son âge. Sadako est quant à elle une ado qui est également malheureuse (elle est victime d'ijime), mal dans sa peau... et au moins aussi malchanceuse que lhéroïne.



    Nous retrouvons également Wakana Sakai dans le rôle de Masami, la jeune épouse de Hitoshi. Le personnage qu'elle incarne ici est bien différent de ce à quoi elle nous a habitués par le passé (cf. Kisarazu Cat's Eye ou Manhattan Love Story) et ma foi, elle s'en sort très bien. Masami est jalouse et comprend très vite que Hitoshi et Himawari sont très proches et elle va tout faire pour mener la vie dure à Himawari. Masami est loin d'être une oie blanche et c'est ce qui la rend intéressante. Si vous me suivez depuis la création de mon blog, vous savez déjà que je suis fan de cette actrice.


    Il y a beaucoup d'autres personnages dans Enka no Joou, ce qui n'est pas pour me déplaire : le demi-frère et la mère de Himawari, la mère de Hitoshi, etc. J'ai décidé de ne pas trop parler de ces personnages quand bien même leur apparition est récurrente : je préfère ménager le suspens !
   Tout en se moquant gentiment des chanteurs d'enka, le drama fait la part belle à ce style musical. Dans chaque épisode, Himawari chante toujours à un moment donné et interprète une chanson en rapport avec le thème de l'épisode. Je trouve que c'est une bonne chose. Utiliser l'enka comme sujet de drama n'est pas banal et pour ma part, j'en avais très peu entendu parler avant de voir Enka no Joou et j'étais bien en mal d'expliquer dans les grandes lignes ce en quoi cela consistait. Cela ne signifie pas pour autant que je suis devenue fan, mais j'écoutais attentivement chaque chanson, c'est un style qui ne doit pas être simple à chanter et l'actrice s'en sort bien (je suppose que c'est elle qui chante).
    Au niveau de l'histoire, il y avait de quoi verser dans le pathos et faire de ce drama quelque chose d'indigeste... eh bien figurez-vous qu'il n'en est rien, c'est même tout le contraire et c'est ce que j'ai apprécié le plus en regardant ce drama. Si vous aimez l'humour décalé et les effets... très spéciaux ^^, ça sera un plus pour apprécier. J'aime tout particulièrement les passages où Himawari se fait un film, c'est-à-dire qu'elle pète les plombs et fait la morale à ceux qui ont tort.... avant de retourner à la réalité où elle se laisse finalement marcher sur les pieds. Attention, il faut noter également que certains passages sont difficiles émotionnellement. Le spectateur ne passe pas non plus son temps à se rouler par terre, même si l'on rit plus d'une fois.
    Enka no Joou n'est pas dénué de défauts. Si vous aimez le comique de répétition (et la répétition tout court, d'ailleurs) vous allez être servis ! Phrases gimmick « Pardonne-moi d'être en vie », « Tes chansons sont les meilleures de tout le Japon », etc., des épisodes qui ont un schéma répétitif et des gags vraiment très gros et ultra prévisibles (Himawari qui se prend un poteau en courant sur un trottoir, par exemple), etc. Sachez que cela ne m'a pas vraiment dérangée. Ce drama est spécial, il faut le savoir, mais si vous parvenez à rentrer dans son univers, vous l'apprécierez vraiment.
    L'ending est une chanson de Ken Hirai. Il s'agit de Kimi no Suki na Toko et les musiques sont signées Ike Yoshihiro.

En conclusion :

    Enka no Joou est une bonne comédie dramatique comme seuls les Japonais savent les faire : de l'humour décalé, une bonne dose d'émotion, quelques larmes aussi ! Si vous n'avez rien contre le comique de répétition et que vous supportez Hitoshi ^^, vous devriez passer de bons moments devant ce sympathique drama.






IZA, le 22 décembre 2011

6 commentaires:

Katzina a dit…

Ah, j'adore, encore un drama dont j'ai croisé le nom plusieurs fois mais que je n'ai pas encore vu ! Ca fait vraiment plaisir de lire ton avis. J'adore Amami Yuki et Sakai Wakana donc je crois que je finirai par me laisser tenter ^^.

Iza a dit…

Je suis contente que ça te fasse plaisir et j'espère qu'il te plaira. Il est carrément spécial, mais j'en garde un bon souvenir. J'ai découvert Yuki Amami dans ce drama et j'ai bien envie de la voir dans d'autres productions, elle m'a convaincue de son talent. (Donc, j'ai "Boss" dans ma ligne de mire ^^)
Merci d'être passée, Katzina!

xfire a dit…

Je viens de finir ce drama et j'en ressors assez mitigé.
D'un côté, ça commence comme une bonne comédie, plutôt drôle, et j'ai bien accroché. C'est amusant de suivre les aventures de Himawari, chanteuse d'enka, et qui a vraiment la poisse. Mais ensuite, vers le milieu, ça vire complètement vers le dramatique, au point que l'aspect comédie est très peu présent, et c'est là où ça coince. Parce qu'en fait, j'ai trouvé cette partie-là vraiment inintéressante. Le personnage de Hitoshi m'a gavé à un tel point que je pouvais plus le voir, c'est simple il ne sert à rien et donc tout ce qui avait un rapport avec lui (sa femme, sa mère) m'a ennuyé au plus haut point. Et même concernant Himawari, c'est dommage de voir qu'elle ne fait preuve d'aucun bon sens et qu'au final, ses choix sont super prévisibles.
Aussi à rajouter que si vous vous attendez à voir un drama sur l'enka, vous pouvez passer votre chemin, parce qu'au final cet aspect est très peu présent.
Enfin bref, je recommande pas vraiment, y a bien meilleur dans le genre, même si y a Amamaki Yuki dans le casting, ce qui m'a fait regarder à la base :).

Iza a dit…

C'est sûr que si ça coince à cause de Hitoshi, le drama risque de ne pas trop plaire! Mais bon, Himawari l'aime toujours et c'est pour cela qu'elle ne fait pas preuve de bon sens, même si celui-ci est un vrai parasite, comme je l'ai dit. Ce drama est spécial et c'est clair qu'il faut "rentrer dedans" et je comprends tout à fait qu'il puisse ne pas plaire.
En tout cas, merci d'avoir laissé ton avis! (^^)

xfire a dit…

J'ai pas trouvé le drama spécial, ça aurait pu l'être si la partie enka avait été beaucoup plus développée. Je qualifierais, par exemple, Tiger & Dragon de spécial, parce que le thème du rakugo est vraiment particulier et pas facile d’accès.

Après, concernant Enka no Joou, je suis "rentré dedans" au début, mais c'est la suite qui m'a déçu.

Iza a dit…

J'entends par "spécial" le fait qu'il ne puisse pas plaire à tout le monde (par exemple à cause du fait que le personnage de Hitoshi soit ce qu'il soit et qu'il puisse lasser à la longue ou parce que le drama prend une tournure à laquelle on ne s'attendait pas forcément, etc.)