par
Amélie Nothomb
Auteur:
Amélie
Nothomb
Pays: Belgique
Genre:
Roman
Nombre
de pages :
162
Année
de première parution :
2013
N°
ISBN:
978-2-226-24968-5
Le sujet :
Pour
les besoins d'un documentaire télévisé dont elle est le sujet, Amélie Nothomb
retourne au Japon, la terre où elle a vu le jour. Sa dernière visite datait de
1996: seize ans qu'elle n'avait pas revu des lieux et des personnes qui sont si
chers à son cœur...
Elle
nous raconte cet étrange mélange de joie indescriptible et de crainte des
retrouvailles en se mettant à nu comme elle ne l'a probablement jamais fait
auparavant.
Contenu et impressions :
Après
avoir lu le roman, j'ai cherché le documentaire en question sur le Net et je
l'ai regardé en streaming. Il s'agit de l'émission Empreintes de France 5 et qui s'intitule: "Amélie Nothomb. Une
vie entre deux eaux", réalisé par Luca Chiari et Laureline Amanieux et
datant de 2012. Les photos qui agrémentent mon article sont d'ailleurs toutes
extraites de ce documentaire. Il y est question de son travail d'écrivain bien
sûr, mais aussi de (re)découverte des facettes de cet auteur peu banal, mélange
d'exubérance et de mystère. Amélie
Nothomb se raconte simplement et sans fard et à l'issue du documentaire, j'en
suis devenue plus fan encore. Je suis censée parler du
roman, mais il est directement lié à ce documentaire, alors j'y fais un peu
allusion.
Ce
qui frappe d'emblée dans le roman, c'est le titre: "Nostalgie
heureuse". En Occident, ce titre est un oxymore, mais il en va tout
autrement au Japon dans le sens où la tristesse ne fait pas partie de cette
notion de nostalgie. Comme il est expliqué dans le roman, "Natsukashii" désigne la nostalgie
heureuse, (...), l'instant où le beau souvenir revient à la mémoire et l'emplit
de douceur" (page 90). Amélie Nothomb va-telle connaître ce sentiment de
beau et doux souvenir? Lisez le livre pour le savoir...
Le
lecteur (et spectateur) est gâté car il bénéficie du double privilège de voir non
seulement Amélie Nothomb se mettre à nu mais en plus de partager avec elle le
moment sacré des retrouvailles. L'auteur nous promène dans les rues de Kobe, de
Kyoto et de Tokyo. Moi qui suis une grande nostalgique devant l'Eternel, j'ai
été très troublée en parcourant tous ces passages où Amélie Nothomb découvrait
combien tout avait changé en seize ans. Par exemple, la maison de son enfance
n'existe plus, car elle a été détruite lors du grand tremblement de terre de
Kobe en 1995. En revanche, son ancienne école est toujours là.
Amélie
Nothomb se rend également à Fukushima - où elle n'avait jamais mis les pieds
auparavant - et nous livre l'un des grands moments forts du roman.
Ce
voyage était aussi l'occasion de retrouver Nishio-san, sa chère nounou qu'elle
considère comme sa mère. Les deux femmes, conscientes de la présence de la caméra,
sont d'abord tout en retenue et parlent du passé jusqu'au moment où elles n'y
tiennent plus et tombent dans les bras l'une de l'autre. J'ai encore la larme à
l'œil en tapant, c'est quand même fou. Et alors là, en l'espace de 20 lignes,
je suis passée des larmes au rire (ce qui m'a un peu soulagée au passage) à
cause d'un incident incongru. (Etrangement, le fait de revivre cet incident dans
le documentaire m'a beaucoup moins fait rire. L'effet n'était pas le même.)
Il
y a une autre personne qu'Amélie Nothomb allait revoir: Rinri, son fiancé
d'alors. Les retrouvailles sont chaleureuses mais cette fois, je n'ai pas
pleuré. L'on découvre un homme très classe et très charmant (dommage qu'on ne
le voit pas dans le documentaire) et l'on apprend ce qu'il est devenu.
En conclusion :
Je
crois que je n'ai jamais autant passé du rire aux larmes en lisant un livre. L'humour
de l'auteur marche toujours autant sur moi. Le récit du sauvetage de Swift (le bonzaï)
grâce à un film de Scorsese est un passage mémorable. Parallèlement à cela,
l'auteur sait également vous remuer les tripes.
Entre
nostalgie et "Natsukashii",
tantôt drôle, tantôt émouvant, La
nostalgie heureuse est probablement le récit le plus touchant qu'Amélie
Nothomb nous ait offert jusqu'à présent.
Je
vous recommande (dans l'ordre) la lecture de Métaphysique des tubes (pour découvrir l'enfance de l'auteur et sa
relation très forte avec Nishio-san), Stupeur
et Tremblements (pour découvrir la descente aux enfers d'une jeune Amélie
Nothomb dans une grande entreprise nipponne) ainsi que Ni d'Eve, ni d'Adam (dont l'intrigue se déroule au même moment que Stupeur et Tremblements, mais où il est
question de la relation de l'auteur avec Rinri).
Je
vois La nostalgie heureuse comme une
étape, un retour aux sources qui permet de boucler la boucle et je vais très
certainement me replonger dans les trois livres précités car j'ai du coup envie
de les redécouvrir.
Un petit mot sur l'auteur :
Née
en 1967 à Kobe, Amélie Nothomb partage son temps entre la France et la
Belgique. Fille d'ambassadeur, elle a beaucoup voyagé étant enfant en Asie et
aux Etats-Unis, au gré des affectations de son père. Son premier roman, Hygiène de l'assassin, paraît en 1992. A
ce jour, elle a publié 21 romans, 1 pièce de théâtre et de nombreux contes et
nouvelles. Elle a reçu plusieurs distinctions, notamment le prix du roman de
l'Académie française en 1999 pour Stupeur
et tremblements.
Amélie
Nothomb
Source
renseignements sur l'auteur: site Wikipedia.
Source photos de l'auteur:
Documentaire "Amélie Nothomb. Une vie entre deux eaux", par Luca
Chiari et Laureline Amanieux, 2012.
IZA,
le 28 février 2014
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