Les
fantômes du passé
Titre
original: 小暮写眞館
Année :
2013
Réalisation,
Scénario, etc. : Kei
Kunii, Izuru Kumasaka, Kentaro Moriya
Durée :
4 épisodes de 50 minutes (en moyenne)
Pays :
Japon
Genre :
Comédie dramatique
Adaptation
du roman éponyme de Miyuki
Miyabe
paru en 2010
Avec :
Ryunosuke Kamiki = Eiichi Hanabishi (« Hana-chan »)
Riko
Narumi = Junko Kakimoto
Ken
Ishiguro = Hideo Hanabishi
Yuki
Matsushita = Kyoko Hanabishi
Amon
Kabe = Hikaru Hanabishi (« Pika-chan »)
Arata
Horii = Tsutomu Tanako (« Tenko »)
Miu
Arai = Fuko Hanabishi
Toru
Shinagawa = Kogure Yasujiro
Takashi
Sasano = Sudo-san
Le
début :
La
famille Hanabishi est en train d'emménager dans le quartier.
Quelques voisins curieux (pléonasme! ^^) assistent à l'arrivée des
meubles et chacun y va de son petit commentaire. Certains sont un peu
perplexes et d'autres sont même inquiets : cet endroit a la
réputation d'être hanté par son ancien propriétaire, Kogure-san !
Un
événement mystérieux a lieu dès le soir de l'emménagement :
un ami de la famille est persuadé que le fantôme d'une jeune fille
est venu sonner à la porte. Ce phénomène sera très vite expliqué,
mais une chose beaucoup plus étrange va se produire par la suite et
Eiichi – l'aîné des enfants – va se sentir investi d'une sorte
de mission : trouver l'identité d'un fantôme tout triste
apparaissant sur une photo de famille. (Petit jeu : mais où se
trouve donc le fantôme sur la photo?) (^^)
Mes
impressions :
Avant
l'ère du numérique, on allait se faire tirer le portrait et on
portait nos pellicules à développer chez le photographe du coin.
Les plus beaux « spécimens » étaient même exposés
dans la vitrine, LOL !
C'est
dans ce type d'établissement que la famille Hanabishi vient d'élire
domicile. Il ne reste plus grand-chose de cette époque, tout au plus
quelques vestiges de déco. Du coup, cette maison n'est pas banale.
Par exemple, le salon est installé dans une pièce qui servait
autrefois de studio. Franchement, c'est classe et original :
Hideo
(le père) n'est ni photographe, ni commerçant. Il voulait
simplement emménager dans une grande maison, si possible hantée.
(Si, si!)
Je
l'ai immédiatement trouvé sympathique. Pourquoi ? Allez, je
vous aide avec une petite image :
Hideo
(Ken
Ishiguro)
et son épouse Kyoko (Yuki
Matsushita)
sont des gens charmants. Ils ont eu trois enfants. L'aîné est
Eiichi (Ryunosuke
Kamiki).
Ado typique sans histoire, Eiichi (ou « Hana-chan ») est
lycéen. L'emménagement au Kogure Shashinkan va pimenter son
quotidien, puisque c'est là que la fameuse photo a été développée.
Il va donc s'improviser détective et tenter de trouver l'identité
des personnes et du fantôme apparaissant sur la photo. Ses
recherches vont le conduire dans un premier temps dans l'étrange
Jardin de la Vérité, un lieu de culte un peu spécial et pas
forcément rassurant. Cette énigme à élucider ne sera pas la
seule. Eiichi va devenir LE détective spécialiste des photos de
fantômes ! (^^)
C'est
la première fois que je vois jouer Ryunosuke
Kamiki. Il n'a que 23 ans, mais il a déjà un nombre impressionnant
de séries et de films à son actif, ce qui n'est pas si étonnant
car il est talentueux. Son jeu est juste, il possède toute une
palette d'expressions, bref : il est crédible, inspiré et il
nous emmène dans ses aventures.
Le
petit Amon
Kabe
joue le rôle du petit frère de Eiichi. Il se prénomme Hikaru, mais
tout le monde l'appelle Pika-chan. Le personnage porte bien son nom.
Il est vif, curieux et intelligent. Très mature pour son âge, doté
d'un bon sens de la logique et de l'observation, c'est un détective
en herbe et c'est lui qui fournit la première piste à Eiichi pour
enquêter sur la photo ! La complicité entre les deux frères
est fraîche et attendrissante.
Pika-chan
fait l'objet d'une attention toute particulière : sa grande
sœur, Fuko (Miu
Arai),
est décédée sept ans auparavant à l'âge de quatre ans à cause
d'une encéphalite, une grippe qui a très mal tourné. Du coup, dès
que Pika-chan s'enrhume, sa mère panique. ll est impossible
d'ignorer le petit autel installé dans le
séjour.
Les Hanabishi n'oublient pas leur petite Fuu-chan.
Outre
la souffrance liée à la perte de son enfant, Kyoko a subi les
accusations de sa famille, des mots stupides et terribles tels que :
« Tu es une mauvaise mère et c'est de ta faute si ta fille est
morte, etc. » Néanmoins, Kyoko est une femme forte, dévouée
et qui affiche un généreux sourire. Suite à cet événement
tragique, les Hanabishi ont coupé les ponts avec leur famille. Ce
drame familial et ses conséquences va devenir le sujet principal de
l'histoire au détriment des enquêtes de Eiichi et c'est ce qui est
bien dommage. Ce n'est pas le fait que l'intrigue ait évolué en ce
sens qui est déplaisant, mais le fait que la tournure devienne
pénible à supporter : j'avais l'impression de regarder un
drama traitant de la culpabilité, avec toujours les mêmes scènes
en flashback.
Ce
drama commence pourtant très bien, finement et brillamment. Le
spectateur est mené en bateau dans l'épisode d'exposition, car
certaines scènes sont filmées un peu comme dans les films ou séries
qui font flipper. Par exemple, prenons cette scène troublante où
Eiichi quitte le Jardin de la Vérité : on voit Eiichi de face,
il a très envie de quitter les lieux (et comme je le comprends!),
son pas s'accélère d'abord imperceptiblement puis de manière plus
marquée. En arrière plan, le bâtiment devient plus flou et plus
petit, mais trop lentement proportionnellement à l'allure à
laquelle le protagoniste se met à marcher. Ce décalage fait que le
spectateur a l'impression qu'il ne va jamais réussir à sortir de ce
foutu Jardin ! Même lorsque la caméra s'immobilise et que
notre Eiichi s'est finalement mis à courir, on le voit de dos, il
semble petit, alors que les arbres au-dessus de lui paraissent
gigantesques et malgré le fait que le Soleil brille, le décor
apparaît sombre et lugubre à ce moment précis. Eiichi pourrait
presque se faire engloutir. L'atmosphère de ce lieu de culte trop
calme est étouffante.
Ce
sentiment est renforcé par son regard inquiet (et il est crédible!)
et par la musique, qui est un peu flippante à ce moment-là.
D'ailleurs, les musiques sont également brillantes. Non seulement
elles sont très belles, mais en plus, elles viennent à chaque fois
souligner l'action d'une manière appropriée. Les musiques
accompagnant les scènes qui se déroulent en famille à la maison
sont gaies, charmantes, rassurantes. Les moments plus tendus –
comme celui dont j'ai parlé il y a quelques lignes – sont
accompagnés d'accents qui inspirent le trouble. Merci au
compositeur. Je ne sais pas de qui il s'agit, je n'ai malheureusement
pas trouvé l'info sur le Net et c'est bien dommage. Si vous avez
l'info, n'hésitez pas à me la transmettre ! Il faut rendre
justice à cette personne.
Il
y a un signe qui ne trompe pas lorsque je regarde un drama ou un
film. Lorsque je le trouve esthétique, j'ai tendance à faire plein
de captures d'écran. Eh bien, en regardant Kogure
Shashinkan,
j'ai probablement battu un record perso du nombre de captures !
Les images sont très belles. Ce sont tous ces moments délicats, ces
petits riens, ces détails esthétiques, qui donnent également
beaucoup de finesse et de charme. C'est le cas, par exemple, de la
porte de la chambre noire avec ses lettres jaune pâle, sa poignée
dorée et sa peinture aux couleurs claires (et, soit dit au passage,
son charme désuet). Si je vous dis « chambre noire »,
peut-être que vous l'imagineriez avec une porte banale.
Tous
ces points forts font que l'on suit très facilement (pendant 1
épisode et demi) le déroulement de l'intrigue qui est somme toute
assez banale. C'est la manière dont elle est racontée qui est
intéressante. Les photos étranges que Eiichi a l'occasion de voir
et les énigmes qui découlent de cela sont un prétexte : ce
sont autant de fantômes du passé qui vont d'une part, amener les
protagonistes (ainsi que certains personnages secondaires et ce,
qu'ils soient directement concernés ou pas par ces photos) à
réfléchir à leur propre histoire, au drame familial qui les a
frappés et, d'autre part, poser également la question de
l'importance de la famille et de la réconciliation avec son passé.
Avant
de conclure, j'aimerais vous parler brièvement de trois personnages
dont je n'ai pas encore parlé jusqu'à présent : Junko,
Sudo-san et « Tenko ».
Junko
est incarnée par Riko
Narumi.
Je constate que cette actrice a interprété pas mal de rôles
bizarres et marginaux. (^^) Junko travaille à l'agence immobilière
qui a vendu le Shashinkan aux Hanabishi.
Sudo-san
(Takashi
Sasano)
est quant à lui le directeur de l'agence immobilière. C'est un
personnage intéressant de par sa sagesse et les propos qu'il tient.
C'est également un homme qui peut s'avérer éminemment drôle avec
ses mimiques. Il est heureux que les Hanabishi aient repris le
Shashinkan et surtout qu'ils l'aient laissé tel qu'il était.
Pika-chan insiste dès le début auprès de son père pour laisser
l'enseigne à tout prix… et tant pis si cela induit les gens en
erreur.
Enfin,
Tsutomu (Arata
Horii),
« Tenko » pour les intimes, est le meilleur ami de
Eiichi. C'est un gars sympa, souriant, un peu farceur et d'humeur
égale. Un second rôle parfait pour ce genre de série.
En
conclusion :
Kogure
Shashinkan
aurait pu être un gros
coup de cœur ! Malheureusement, j'ai été plutôt déçue dès
la seconde moitié de l'épisode 2, à cause de ce sentiment de
culpabilité généralisé et de ces flaskbacks trop présents, même
si je peux comprendre ce que les protagonistes ressentent. C'est
juste que c'est trop appuyé, trop lourdingue.
Ce
drama a tout de même beaucoup de qualités : les protagonistes
et les seconds rôles sont intéressants, les acteurs sont inspirés
et la musique est ravissante.
A
vous de vous faire votre opinion. Pour
Christian-le-retrogamer-occasionnel, c'est sans appel : « La
prochaine fois, évite de me faire regarder un drama comme celui-là,
merci ! » :D
IZA,
le 23 juin 2016
2 commentaires:
Je découvre grâce à toi ce drama qui avait échappé à mon radar comme pas mal de drama courts de la NHK. J'aime beaucoup Kamiki Ryûnosuke et Narumi Riko même si je les ai peux vus donc je suis bien tentée !
C'est un drama aux multiples qualités, à commencer par son esthétisme. Dommage que l'intrigue prenne cette tournure, j'ai vraiment été déçue.
Je suis contente lorsque mon avis donne envie de visionner le drama, même si c'est un avis assez mitigé, pour le coup! (^^)
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