Nan
mais... allo, quoi! *je sors, je
sors...*
Titre
original: きみにしか聞こえない
Année : 2007
Réalisation,
Scénario, etc. :
Tatsuya Hagishima, Koichi Nakayama
Durée : 107
minutes
Pays : Japon
Genre : Drame
Adaptation de
la nouvelle Calling you de Otsuichi
Avec : Riko
Narumi = Ryo Aihara
Keisuke
Koide = Shinya Nozaki
Nana Katase
= Ryo Harada
Le début :
Timide,
solitaire et toujours en retrait par rapport à ses camarades de classe, Ryo n'a
pas d'amis et est la seule élève à ne pas avoir de téléphone portable. Elle souffre
de cette solitude et s'invente un téléphone imaginaire.
Un
beau jour, à sa grande surprise, quelqu'un se trouve à l'autre bout du fil...
Mes impressions :
A
l'origine de ce film, il y a Calling you,
une nouvelle écrite par Otsuichi.
Elle est extraite d'un recueil composé de trois nouvelles ayant toutes un point
commun: il s'agit d'histoires d'amitiés non conventionnelles teintées de
fantastique. Pour information, deux des nouvelles de ce recueil ont également
été adaptées en manga, dont l'histoire qui nous intéresse aujourd'hui.
Couverture de
l'œuvre originale.
Source:
Wikipedia.
J'ai
été formidablement frustrée en regardant ce film, car j'ai été spoilée. En
effet, avant de me lancer dans cette aventure, j'ai cherché innocemment
quelques renseignements (cast complet, réalisateur, année, etc.) et j'ai eu la
mauvaise idée de lire les commentaires en bas de page sur les sites où j'étais.
Quelques indélicats révèlent la fin et donnent une autre information qui vient
gâcher l'ambiance, une info qui n'est certes pas capitale, mais qu'il est plus
intéressant de découvrir autrement que par un spoil. On le sent que je suis
remontée, là?
***
Ryo
(Riko Narumi) est un personnage marginal
et elle aimerait bien avoir quelqu'un à qui parler mais elle n'ose pas s'ouvrir
aux autres. Traumatisée par un événement relatif à son enfance, elle s'est
refermée sur elle-même et est simple spectatrice de ce qui se passe autour
d'elle. Personne ne veut faire équipe avec elle en cours de sport, elle parle tout
bas, etc. Sa vie va changer avec l'arrivée de Shinya qui va lui redonner le
sourire.
Shinya
(Keisuke Koide) est également marginal,
mais d'une manière différente de celle de Ryo. Il travaille dans un atelier où
il répare des objets cassés. Gentil, serviable, souriant, il met un point
d'honneur à tout réparer et ne rien jeter car il est certain que tous ces
objets se souviendront de celui qui leur a redonné vie. Par extension, c'est
également l'âme de Ryo que Shinya va entreprendre de "réparer".
Kimi ni Shika Kikoenai se laisse
regarder facilement une fois le premier quart d'heure passé. Plusieurs choses
m'ont un peu dérangée et font que je n'encenserai pas ce film. L'ambiance est
particulière, puisqu'il n'y a que très peu de dialogues à proprement parler. Quasiment
tous les dialogues se font par le biais des "conversations mentales"
des protagonistes. On s'y habitue bien et rapidement. En revanche, ce qui
m'ennuie, c'est le fait que les personnages portent la main à l'oreille comme
s'ils tenaient vraiment un téléphone. Or, on comprend très bien qu'ils
communiquent, pas la peine d'en rajouter, comme dirait l'ami Maxwell. Contrairement
aux autres, eux n'ont justement pas besoin de téléphone pour communiquer.
De
même, Ryo communique avec une jeune femme, mais son personnage n'est pas
suffisamment développé. Qui est-elle? Pourquoi semble-t-elle au courant de
certaines choses? Et en fait: elle sert à quoi, tout simplement? Du coup, je me
suis mise à échafauder des trucs pas possibles à son sujet, c'était n'importe
quoi! J'ai deux réponses possibles, mais elles sont un peu tirées par les
cheveux. Incarnée par Nana Katase,
tout ce que l'on sait d'elle, c'est qu'elle a 26 ans et qu'elle est professeur
de piano.
Les
personnages principaux sont télépathes et il y a un étrange décalage temporel
entre les deux endroits où se déroule l'intrigue. A Yokohama, Ryo est en avance
d'une heure par rapport à Shinya, qui vit à Nagano. Ce décalage n'est pas si
bizarre avec le recul et prend tout son sens au fur et à mesure que l'on se
dirige vers le dénouement... et lorsque l'on connaît la fin avant d'avoir vu le
film, la fin semble interminable. A ce propos, la fin m'a laissée un peu
perplexe, mais je n'en dirai pas plus.
J'ai
peut-être vu un peu trop de personnages qui se plaignent et nous servent
l'éternelle complainte: "Personne ne m'aime, je suis nulle et si je
disparaissais, personne ne s'en apercevrait". Toujours est-il que Ryo nous
chante cette complainte et pour cette raison, elle m'a un peu agacée.
Comme
tous les films d'ambiance, Kimi ni Shika
Kikoenai est quasiment dénué d'action. Curieusement, je ne me suis pas
ennuyée malgré cette lenteur ambiante. Si je suis fâchée avec certains détails,
d'autres m'ont charmée, à commencer par cette relation très particulière et touchante
entre Ryo et Shinya. Shinya a de surcroît un énorme capital sympathie. Toujours
souriant, il est optimiste, il écoute les lamentations de Ryo et bien sûr, il
devient un ami précieux. J'aime beaucoup la manière dont il nous est présenté.
Enfin,
j'aime les métaphores contenues dans le film, comme ce gros plan sur les hortensias
sous la pluie, suite à l'une des nombreuses conversations mentales entre Ryo et
Shinya. ^^
Le
générique est signé DREAMS COME TRUE
et s'intitule "Calling you".
En conclusion :
A
l'heure du numérique et des téléphones portables, cette histoire paraît
délicieusement décalée.
Je
trouve que Kimi ni Shika Kikoenai est
un bon film, mais il manque un je-ne-sais-quoi qui le rendrait excellent. J'ai
été un peu déçue par la fin et par un petit hic ici et là. Pour finir sur une
note positive, j'ajouterai que le lien qui se tisse entre Ryo et Shinya est
adorable. C'est probablement ce que je retiendrai de ce film.
Si
quelqu'un a lu le manga ou la nouvelle (ou le recueil tout entier, d'ailleurs!),
qu'il n'hésite pas à donner son avis afin d'enrichir cette critique. Si ce
n'est pas le cas, vous pouvez commenter quand même, hein! (^^)
UPDATE:
Je n'ai cessé de penser à ce film depuis que j'ai publié mon avis et j'ai eu
une révélation: je viens de comprendre qui était la mystérieuse jeune femme
incarnée par Nana Katase, genre: "Bon sang, mais c'est bien sûr!". Du
coup, certaines choses se sont éclairées et je ne vois plus le film tout à fait
de la même façon. Il vient de marquer quelques points.
IZA, le 27
juin 2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire